Depuis le rachat de Dismarina par Plastimo (56) en 2021, la filiale espagnole occupe une place stratégique dans la politique de croissance externe et d’internalisation du groupe Alliance Marine.
À la Direction de Dismarina, Cécile Marcy revient sur son parcours et sur les enjeux de la mobilité des collaborateurs dans le cadre d’une intégration réussie. Son expérience illustre les opportunités offertes par le groupe à ses talents, au cœur d’un secteur nautique en pleine évolution.

 


 

Pouvez-vous nous présenter Plastimo ?

 

Plastimo, une entreprise lorientaise, emblématique du secteur nautique et forte de plus de 60 ans d’histoire. Spécialiste de l’équipement de bateau, Plastimo s’est imposée grâce à deux grandes expertises : l’équipement de sécurité à bord, notamment les radeaux de survie et les gilets de sauvetage, et la fabrication de compas, qui reste aujourd’hui au cœur de notre métier. Au fil des années, nous avons élargi notre offre avec de nombreuses gammes dédiées à la vie à bord et aux équipements de pont, afin de répondre toujours mieux aux besoins des plaisanciers et des professionnels de la mer.

Plastimo compte environ 100 collaborateurs à Lorient, tandis que le groupe Alliance Marine, auquel nous appartenons, compte plus de 700 personnes. Alliance Marine est l’un des plus grands groupes européens du nautisme, rassemblant différentes structures au Royaume-Uni, en Suède etc.

 

Comment s’est construite l’histoire entre Plastimo et Dismarina ?

 

Dismarina était historiquement notre distributeur exclusif pour l’Espagne. En 2021, dans une logique d’intégration et de maîtrise de notre distribution, Plastimo a procédé au rachat de Dismarina, tout comme nous avions déjà intégrés nos distributeurs italiens, allemands ou encore suédois. Cette stratégie s’inscrit dans la volonté d’Alliance Marine d’internaliser au maximum la commercialisation de nos produits, afin d’assurer un service plus direct et plus efficace à nos clients.

Aujourd’hui, Plastimo est solidement implanté en Espagne grâce à Dismarina, qui détient entre 10 et 15 % de part de marché de l’équipement nautique dans le pays. Il est vrai que notre position était encore plus dominante au début des années 2000, où nous atteignions environ 45% de parts de marché. Depuis 2012, l’émergence de nouveaux acteurs espagnols a quelque peu redistribué les cartes, mais Plastimo reste une référence dans l’univers nautique espagnol.

De plus, Dismarina distribue plusieurs marques, même si Plastimo représente plus de 60 % de nos ventes. Nous avons également développé un portefeuille de marques complémentaires, notamment dans l’univers de la voile, ce qui nous distingue des autres distributeurs du groupe, souvent plus orientés vers le moteur.

 

J’ai appris à anticiper les attentes du marché en naviguant des deux côtés, client et fournisseur. 

 

Quel est votre parcours chez Plastimo puis Dismarina ?

 

Mon histoire dans le nautisme a débuté de manière entrepreneuriale. J’ai créé ma propre entreprise de vente, location et réparation de voiliers au Monténégro. Cette expérience, vécue au plus près des clients et des réalités du terrain, m’a permis de comprendre les besoins du secteur. Après plusieurs années passées à développer cette activité, j’ai fait le choix de revenir en France.

C’est ainsi qu’en 2020, j’ai intégré Plastimo en tant que Responsable Export. Ce poste a marqué un tournant dans ma carrière. Je suis passée du côté fournisseur, après avoir longtemps été du côté client. Cette double expérience m’a donné une vision globale du marché et une capacité à anticiper les attentes des différents acteurs. Chez Plastimo, j’ai eu la responsabilité directe de grands distributeurs, dont Dismarina, que je dirige aujourd’hui.

Fin 2024, une opportunité s’est en effet présentée suite au départ en retraite du précédent dirigeant. La Direction de Plastimo a vu en moi un profil adapté pour prendre la relève. D’une part, je connaissais déjà très bien Dismarina et ses enjeux, d’autre part, mon expérience à l’international correspondait aux ambitions du groupe.

Aujourd’hui, je dirige Dismarina avec un contrat local, et non en tant qu’expatriée. Mon rôle est avant tout opérationnel. Je pilote une équipe de neuf personnes, dans une structure à taille humaine.

 

Pourquoi ne pas avoir recruté un collaborateur local?

 

Trois raisons principales ont motivé ce choix : assurer la continuité, faciliter la communication avec l’ensemble des équipes du groupe (avec lesquelles j’avais déjà tissé des liens solides), et illustrer concrètement la politique de mobilité interne du groupe. Plastimo souhaitait montrer que l’évolution professionnelle est possible pour les collaborateurs investis.

 

La polyvalence m’oblige à prioriser et me permet de maîtriser les process de l’entreprise. 

 

Comment s’est passée votre arrivée chez Dismarina ?

 

Lorsque j’ai rejoint Dismarina en Espagne, mon intégration s’est effectivement faite assez rapidement, notamment grâce à la connaissance préalable que j’avais de l’entreprise. Cependant, certaines choses m’ont tout de même marqué à mon arrivée.

Je dois avouer que je n’aurais jamais imaginé que manager une équipe dans une langue qui n’est pas la mienne serait aussi complexe. Malgré tout, cela se passe bien. Je continue d’apprendre chaque jour et je prends cette difficulté comme une opportunité de progresser.

Ce qui m’a surtout interpellé, ce n’est pas tant la difficulté que représente la polyvalence des tâches, mais plutôt le fait qu’il faille en tenir compte au quotidien. Ici, je n’ai ni directeur commercial, ni chargé de communication, ni responsable RH. J’endosse de nombreux rôles différents, à l’exception de la comptabilité qui est gérée en externe. Cette polyvalence à tous les niveaux, liée à la petite taille de la structure, peut parfois constituer un défi, mais elle oblige à prioriser de manière intelligente et me permet de maîtriser complètement les process de l’entreprise.

 

Comment favorisez-vous la communication avec Plastimo ?

 

Pour échanger avec Plastimo, j’utilise principalement les outils classiques de visioconférence. Il n’existe pas de rythme de réunions prédéfini, à l’exception de l’équipe commerciale Export d’Alliance Marine avec laquelle je fais un point d’activité chaque mois. En dehors de ces rendez-vous réguliers, je privilégie les appels téléphoniques dès qu’un besoin se présente. Il m’arrive aussi de remonter dans le Morbihan pour des rencontres ponctuelles, lorsque la situation l’exige.

Par ailleurs, nous nous voyons très régulièrement, que ce soit lors de salons professionnels ou à l’occasion de rencontres organisées par le groupe. Cela facilite grandement les échanges et permet de maintenir un lien solide. À ce jour, je n’ai pas ressenti de perte de connexion ou de difficulté particulière liée à la mobilité. Les relations restent fluides et naturelles.

 

Pouvez-vous nous parler de votre expérience avec BCI ?

 

J’ai participé à l’OPEN de l’international en 2023 avec des membres de l’équipe Export Plastimo. Ce forum nous a permis de nouer des contacts précieux et de découvrir de nouvelles idées pour notre développement à l’international, notamment au travers des réunions d’information et des échanges en tête-à-tête proposés à cette occasion. Nous avons aussi pu rencontrer des prestataires étrangers agréés dont la collaboration peut porter ses fruits sur le long terme.

Nous avons également sollicité BCI pour une étude de marché sur le Mexique. Les résultats étaient intéressants, mais, selon nous, le potentiel du marché ne justifiait pas l’investissement demandé pour aller plus loin. Malgré tout, nous avons apprécié la qualité des échanges avec le prestataire local qui nous a permis d’affiner notre réflexion sur l’international.