Mis à jour le 08/06/2022

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Pascal Hiéronimus, prestataire agréé de BCI à Kiev et dirigeant de Est Expansion, société implantée en Ukraine depuis près de 25 ans et spécialisée dans le développement d’entreprise française en Ukraine, propose aux entreprises bretonnes une veille de l’activité économique et business en Ukraine depuis le début du conflit.

Est Expansion se réorganise depuis l’invasion Russe pour poursuivre ses activités et supporter aux mieux ses équipes et ses clients.

Cette note a pour objectif de partager son expérience et sa vision du terrain sur les dernières semaines, les évolutions de l’activité économique et des opérateurs en Ukraine depuis l’invasion russe.

Au début de la guerre, le gouvernement a déterminé une première liste de produits interdits à l’exportation et une seconde dont l’exportation des produits est soumise à licence.

  • Liste à début juin des produits interdits à l’exportation : seigle, avoine, sarrasin, sel, engrais potassiques, phosphatés, engrais à 2-3 composants. Quota de 210 000 tonnes sur l’engrais azoté.
  • Liste à début juin des produits dont l’exportation est soumise à licence : anthracite, blé, viande de poulet, œufs, viande bovine congelée, viande et abats bovins salés ou séchés, farine animale, millet, sucre

A noter que dans le but de faciliter les exportations de production ukrainienne, l’UE suspend pour 1 an les droits d’importation sur son territoire de certains produits d’origine ukrainienne, notamment des produits industriels et agricoles.

Le gros sujet aujourd’hui est celui des exportations des céréales dont le blocage des ports est une catastrophe pour le pays et la sécurité alimentaire dans le monde. 90% des exportations de céréales passent par les ports de la mer Noire qui sont actuellement bloqués. 20 millions de tonnes de céréales restent à exporter sur la récolte 2021, auxquelles s’ajouteront les exportations de la nouvelle récolte.

La Commission européenne présente un plan d’action pour établir des “couloirs de solidarité” dans le but de faciliter le transport ferroviaire et routier des céréales. Selon des estimations très optimistes, ces couloirs pourraient à terme permettre l’exportation de 1 millions de tonnes de céréales par mois alors que le pays en exporte 6 millions en temps normal par voie maritime. Actuellement, les livraisons concernent principalement les céréales à forte valeur ajoutée (tournesol, colza) qui peuvent supporter les coûts d’une logistique terrestre. L’arrivée sur le marché de la récolte européenne risque de compliquer encore la donne avec l’engorgement des silos et des ports européens.

 

Pour aller plus loin :