Mis à jour le 23/06/2022

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Qui êtes-vous ?

Je suis la représentante de la CFCIM en France depuis 2007, basée à Paris.
Native de France mais de parents marocains, je suis donc franco-marocaine, passionnée par les relations interculturelles entre nos deux pays.

Je collabore avec Bretagne Commerce International depuis de nombreuses années, pour accompagner les entreprises bretonnes dans leur projet export et implantation, tous secteurs d’activités confondus, mais avec une prédominance dans les secteurs IT, environnement et agroalimentaire.

Généraliste et polyvalente dans mon activité, j’ai pu acquérir de l’expérience dans les secteurs phares du Maroc tels que la Chimie, l’industrie automobile, aéronautique, agroalimentaire et IT.

Secteurs porteurs

Quels sont, selon vous, les secteurs porteurs?

 

Ouvert à un marché de plus d’un milliard de consommateurs, le pays bénéficie d’une façade maritime riche, qui regorge de ressources halieutiques, et jouit d’une situation géographique stratégique. Véritable plateforme commerciale, logistique et financière vers l’Afrique, et partenaire clé de l’Union européenne, le Royaume peut offrir un tremplin pour de multiples opportunités d’investissements.

Une politique volontariste de développement des infrastructures a été initiée au début des années 2000 afin de moderniser le pays. Routes, autoroutes, ports, aéroports, ligne à grande vitesse (LGV) et lignes de tramway, villes nouvelles, zones industrielles et logistiques sont les grands chantiers qui structurent le Maroc actuel.

Depuis une dizaine d’années, le Maroc connaît une croissance notable. En l’espace de 20 ans, le PIB du Maroc a doublé pour, en 2020, atteindre 118MM$, caractérisant la croissance du royaume chérifien. Cela correspond plus précisément aux réformes sectorielles importantes menées depuis le début des années 2000 visant à moderniser et à diversifier l’économie marocaine. Ainsi, ce chiffre fait du Maroc le 5ème pays avec le plus important PIB sur le continent africain.

Entre le premier trimestre de 2019 et la même période de 2020, l’économie marocaine a créé 77.000 postes d’emploi, résultant d’une création de 80.000 postes en milieu urbain et d’une perte de 3.000 en milieu rural.

Le secteur des services a créé 192.000 postes, celui de l’industrie y compris l’artisanat 23.000 postes, alors que les secteurs de l’agriculture, forêt et pêche et des BTP ont enregistré une perte de 134.000 et de 1.000 postes d’emploi respectivement.

Le secteur primaire reste à ce jour le premier “employeur du pays”. On estime qu’environ 40 % de la population active dépend de cette branche d’activité. Le secteur agriculture et agro-alimentaire continue de contribuer à l’économie marocaine avec 62,5 milliards de dirhams générés en 2020, représentant 20% du PIB marocain.

Le secteur secondaire (intervenant pour 14 % dans le PIB) est porté par les activités d’extraction et de transformation du phosphate. Dans le registre de l’industrie, il est le 1er producteur et exportateur mondial de phosphates possédant les trois-quarts des réserves mondiales. Il dispose du 1er système ferroviaire en Afrique et est le 1er pays en termes de qualité des infrastructures.

Enfin, le secteur tertiaire représente 58 % du PIB. Aujourd’hui, la part des activités tertiaires dans la valeur ajoutée totale s’est renforcée et représente l’essentiel du tissu productif national.

En 2020, le taux de chômage s’élevait à 11,9 % d’après les chiffres du Haut-Commissariat au Plan. Comme dans de nombreux pays en développement, le chômage déclaré au Maroc est principalement un phénomène urbain et frappe essentiellement les moins de 30 ans. Le taux de chômage était de 32 % parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans et de 46 % parmi les citadins de cette même population. Parallèlement, le taux d’activité des 25-34 ans s’élève à 58,7%.

 

 

Impacts Covid-19

En raison de la crise sanitaire, Le PIB marocain a été impacté à hauteur d’une diminution de 3,7% de son PIB en 2020. La crise engendrée par la pandémie du coronavirus a poussé le gouvernement marocain à prendre des mesures préventives et restrictives. Certains secteurs ont montré des signes de vulnérabilité tels que le tourisme le textile et les transports.

Aussi, la logistique dans les chaînes d’approvisionnement, le secteur aéronautique, et automobile mais aussi – et plus difficile à mesurer – le secteur informel transversal ont été affecté par la crise sanitaire. La perturbation des chaînes d’approvisionnement venant d’Asie ainsi que l’annulation de nombreuses commandes des clients européens ont durement détérioré la balance commerciale marocaine.

Pratique des affaires

Quelles sont les erreurs à ne pas commettre dans le cadre de la pratique des affaires au Maroc?

Le Maroc est considéré comme un modèle de stabilité politique et de dynamique socio-économique dans la région. Plusieurs réformes politiques et économiques ont visé à l’amélioration du climat des affaires et le développement d’un environnement propice à l’investissement. Alors que le Maroc occupait la 128ème place du classement Doing Business de la Banque Mondiale en 2010, le pays a fait un bond en avant de 75 rangs en l’espace d’une décennie, pour désormais occuper la 53ème place en 2020 (soit sept places gagnées en un an).

L’arabe littéraire est la langue officielle du pays mais la majorité des Marocains parlent le Darija (arabe dialectal). Le français reste à ce jour la langue étrangère de prédilection, particulièrement parmi la population instruite et aisée. En outre, le français est la langue des affaires.

Le contact humain, un élément important, l’obstacle linguistique évité, il reste que les codes de communication diffèrent quelque peu. Communiquer et conclure des marchés au Maroc n’implique évidemment pas les mêmes codes de conduite qu’en France. Etablir une relation amicale basée sur une certaine confiance est nécessaire. L’échange en sera facilité, plus rapide, et l’information circulera de manière permanente et facilitera le travail. La relation d’affaires revêt donc un caractère personnalisé et il est vivement conseillé de rencontrer régulièrement ses contacts professionnels. La tradition séculaire au Maroc et très ancrée privilégie les échanges par téléphone ou les visites plutôt que le mail

La notion de temps est différente au Maroc et en Occident. Le fameux terme « Inchallah » traduire par si Dieu le veut, est une croyance commune aux musulmans qui signifie pour eux que les choses se feront seulement si tout se passe comme prévu, qu’il ne faut pas confondre avec une certaine dé-responsabilité. La période du Ramadan bouleverse l’activité économique du pays. Les horaires de bureaux et d’ouverture des magasins sont adaptés aux horaires des repas pris au coucher du soleil.

Il est important pour une entreprise qui souhaite travailler au Maroc qu’elle sache prendre le temps de découvrir la culture marocaine. Cet apprentissage lui permettra de comprendre le véritable fonctionnement du Royaume, d’un point de vue politique, religieux, sociologique, hiérarchique et même humoristique. Grâce à ces constats, son approche sera plus humble, plus adaptée et donc plus efficace. Une présence régulière ainsi qu’une écoute et un dialogue respectueux et attentif permettront d’établir une relation durable et gagnant-gagnant. Même si l’on trouve les mêmes appellations administratives ou les mêmes produits, il serait dangereux de penser que la France et le Maroc fonctionnent de la même façon.

Le respect de la hiérarchie : les entreprises marocaines ont une structure pyramidale très hiérarchisée. Il est donc recommandé de privilégier un contact avec la direction générale / décideurs.

Nous tenons à informer les entreprises françaises des délais de paiement qui pouvant être long au Maroc et éviter les conflits commerciaux qui engendreraient des poursuites judicaires compliquées, longues et couteuses.

Comment les Français sont-ils perçus au Maroc, et à fortiori, les Bretons ?

 

L’histoire commune fait que le Français est bien accueilli à condition qu’il reste humble et discret. Le Marocain aime l’étranger de manière générale et est très francophile. L’hospitalité marocaine est reconnue dans le monde entier.

Forces et faiblesses

                           Forces                              Faiblesses
  • Stabilité politique, financière, économique
  • L’organisation d’un plan sectoriel économique détaillé et défini sur le temps
  • Développement industriel et tertiaire exponentiel
  • Bonne réception des technologies modernes
  • Stratégie sectorielle dynamique
  • Proximité linguistique et géographique
  • Grande ouverture sur le reste du monde
  • Système de santé et éducatif nécessitant encore des réformes
  • Manque d’innovation
  • Importante disparités sociales et régionales