Mis à jour le 03/06/2024

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Qui êtes-vous ?

Je suis directrice générale de ERAI Turquie, une société indépendante de développement commercial et de conseil en gestion d’affaires. Je suis partenaire de Bretagne Commerce International depuis 2016.

Après avoir obtenu mon master en sciences politiques et relations internationales de l’Université francophone Galatasaray, j’ai d’abord commencé une carrière dans le développement commercial en tant que représentante au CIC, banque française à Istanbul. Depuis, je me suis engagée à long terme dans le développement d’affaires sur le marché turc pour la Région Rhône-Alpes et je suis devenue directrice nationale d’ERAI, L’Agence de Développement Économique créée par le Conseil Régional de Rhône-Alpes pour aider les sociétés rhônalpines à l’export en 2009.

En 2015, j’ai racheté des parts d’ERAI Turquie après la fermeture totale de l’Agence. Je ne voulais pas quitter le navire, celui du développement d’affaires en Turquie. En tant que directrice générale de l’entreprise, j’ai continué à proposer des solutions concrètes aux entreprises internationales toujours très désireuses de découvrir le marché turc. J’ai plus de 20 ans d’expérience dans les activités de développement commercial et de gestion d’entreprise. Aujourd’hui, nous sommes une équipe de plus de 30 personnes, fournissant des conseils stratégiques et un soutien opérationnel aux entreprises étrangères en Turquie.

Ma passion pour la voile est également importante pour moi et je considère que mon travail en est une extension. Pour chaque projet de développement en Turquie, je m’embarque avec vous, naviguant ensemble vers le succès de votre entreprise, et ensemble nous élaborons des stratégies pour vous accompagner à pénétrer le marché turc, et nous vous aidons à établir des partenariats stratégiques et à élargir votre business et votre CA, tout en gardant une longueur d’avance sur la concurrence.

Chez ERAI Turquie, nous agissons pour tisser des liens entre l’Atlantique breton et la mer Méditerranée turque. Notre cabinet francophone et indépendant est devenu le 1er choix des entreprises françaises sur le marché turc. Nous sommes le 1er facilitateur privé et 1er incubateur indépendant proposant une panoplie de solutions sur mesure et complémentaires.

 

Quel est le contexte dans lequel vous évoluez dans le cadre de vos activités ?

ERAI Turquie opère dans un environnement commercial dynamique et fournit un soutien complet aux entreprises internationales qui souhaitent s’établir et développer leur présence sur le marché turc. Nos services comprennent le conseil, le portage salarial, la comptabilité et la finance, les ressources humaines et la gestion de la paie, les opérations, les services digitaux, la location de bureaux et le sourcing. ERAI Turquie fournit en particulier des conseils stratégiques en développement et gestion d’affaires, un appui pour la conformité comptable et financière, une gestion des ressources humaines et bien d’autres services personnalisés.

La Turquie est un pays très stratégique en matière de commerce international puisque le pays est à la croisée de l’Orient et l’Occident et jouit donc d’une localisation privilégiée, notamment dans un contexte actuel de redéfinition des routes d’approvisionnement. La Turquie permet d’accéder facilement aux marchés européens, moyen-orientaux, et caucasiens. ERAI est donc le partenaire idéal pour aider les entreprises à naviguer les défis locaux, à maximiser leurs opportunités de croissance et à s’implanter efficacement en Turquie.

 

Secteurs porteurs

Quels sont, selon vous, les secteurs porteurs pour les entreprises bretonnes en Turquie ?

Degemer mat e Turkia / Bienvenue en Turquie !

Les opportunités pour les entreprises bretonnes en Turquie sont vastes et prometteuses. L’industrie en Turquie est diversifiée et joue un rôle premier dans l’économie du pays.

Le Secteur Agricole Et Agroalimentaire En Turquie

Les entreprises agroalimentaires bretonnes peuvent grandement bénéficier de la croissance du marché turc. Le PIB agricole de la Turquie a augmenté de 141 % entre 2002 et 2022, atteignant 58 milliards de dollars en 2022. Ces données témoignent d’une croissance macroéconomique robuste dans le secteur de l’agro-agri en Turquie. Le pays est le premier producteur mondial d’abricots, de figues et de noisettes, et ses exportations agroalimentaires ont atteint 29,9 milliards de dollars en 2022.

Depuis de nombreuses années, des entreprises agroalimentaires majeures telles que Carrefour, Danone, Nestlé, Ferrero, Coca Cola, Cargill, Unilever, et Mondelez sont présentes en Turquie.

Le Secteur Des Énergies Renouvelables En Turquie

La Bretagne, qui investit dans l’éolien offshore, peut trouver des opportunités dans les énergies renouvelables en Turquie, un secteur en pleine croissance. La Banque mondiale et la Turquie ont signé un accord historique de financement à hauteur de 1 milliard de dollars pour des projets de développement de l’énergie renouvelable en Turquie (2024). Depuis 2002, l’approvisionnement en énergie primaire de la Turquie a doublé et la capacité de production d’électricité est passée de 31,8 GW à 95,9 GW, avec des objectifs ambitieux pour l’avenir. Les énergies renouvelables, notamment l’hydroélectricité (30,9 GW), l’énergie éolienne (8,8 GW) et l’énergie solaire (6,7 GW), occupent une place prépondérante, grâce à des incitations gouvernementales favorables et à des investissements massifs. La Turquie est à ce titre un marché attractif pour les investissements dans les énergies renouvelables.

De nombreuses entreprises internationales ont choisi la Turquie pour leurs investissements : Engie, RWE, LM Wind power

Le Secteur De La Défense Et Militaire

La région Bretagne abrite des bases navales et des chantiers de réparations de navires militaires et se positionne comme un hub pour la R&D en technologies de défense. En 2022, les dépenses de défense de la Turquie ont atteint 10,6 milliards de dollars, et les revenus de l’industrie ont triplé au cours de la dernière décennie pour atteindre 12,2 milliards de dollars. L’industrie de la défense et de l’aérospatiale a exporté pour 4,4 milliards de dollars de marchandises, démontrant ainsi sa compétitivité mondiale. En outre, la Turquie a réalisé des progrès significatifs dans la technologie des drones de combat, avec des innovations telles que les drones TB2 Bayraktar et Kargu-2. Ces drones d’efficacité notoire dans les opérations militaires, renforcent ainsi les capacités de défense de la Turquie et suscitent l’intérêt de la communauté internationale, en particulier des pays d’Afrique et d’Asie centrale. La Turquie a pour objectif d’atteindre 80 % de production locale dans les produits de défense d’ici 2025.

Le Secteur Des Technologies De L’information Et De La Communication (TIC)

La Bretagne, avec son réseau de prestigieuses écoles et d’entreprises du numérique, peut tirer parti de l’expansion du marché turc des technologies numériques. Le marché des TIC en Turquie est évalué à 27 milliards USD (2022), avec un TCAC de 25,2 % en TRY au cours des cinq dernières années. La Turquie abrite plus de 1 200 centres de R&D en TIC, soutenus par une main-d’œuvre jeune et qualifiée de plus de 213 000 employés, dont 70 % ont moins de 35 ans. En outre, un Technoparc a été créé à Istanbul, offrant des incitations gouvernementales pour attirer les investisseurs étrangers. En effet, le secteur des TIC en Turquie est considéré comme un secteur prioritaire par le gouvernement turc, plusieurs initiatives ont été prises pour promouvoir les investissements dans ce secteur.

Certaines des entreprises internationales en Turquie : Amazon Web Services, DE-CIX, Equinix, MasterCard, Picus, Visa, Vodafone.

Le Secteur Naval et Nautisme

La Bretagne et la Turquie, deux régions emblématiques de la culture maritime, ont tout à gagner en renforçant leurs échanges commerciaux. La situation géographique stratégique de la Turquie, caractérisée par les détroits des Dardanelles et du Bosphore, renforce son rôle dans les routes commerciales maritimes. L’industrie de la construction navale du pays connaît une croissance exceptionnelle, avec des exportations qui ont atteint 1,6 milliard de dollars en 2021. La Turquie compte environ 80 chantiers navals, ce qui témoigne de sa capacité et de ses compétences considérables dans ce secteur. La ville de Yalova se distingue par ses 757,2 millions de dollars d’exportation dans le domaine de la construction navale (2021). Pour soutenir davantage ce secteur, le gouvernement turc encourage activement les investissements étrangers en offrant une série d’incitations, notamment des exonérations fiscales pour les investisseurs.

L’info en plus : La Turquie est le plus grand distributeur de Beneteau, ce qui conforte sa position d’acteur clé de l’industrie maritime mondiale.

Le Secteur Automobile

Les industries automobiles bretonnes peuvent bénéficier des nombreux projets d’infrastructure en Turquie. La Turquie se hisse au 1er rang pour la production de véhicules commerciaux en Europe (2023). Elle bénéficie d’une main-d’œuvre compétitive et hautement qualifiée, d’un marché local dynamique et d’une situation géographique stratégique. Le pays, fort d’une capacité de production annuelle impressionnante de près de 2 millions de véhicules, est de fait l’un des leaders mondiaux. Depuis 2000, le volume d’investissement total des marques mondiales dans l’industrie automobile turque a atteint 18 milliards de dollars. En outre, le pays abrite 162 centres de R&D et de conception accrédités par le Ministère de l’industrie et de la technologie.

Quelques-uns des acteurs du secteur présents en Turquie : Renault, Mercedes, Toyota, Hyundai, Fiat, Ford, Iveco, Bosch, Denso, Good Year, MAN, Pirelli, etc.

D’autres secteurs en Turquie présentent des opportunités d’investissement intéressantes en raison du potentiel du pays. Les autres secteurs clés comprennent le textile, la chimie et les produits pharmaceutiques, l’immobilier, l’exploitation minière et le forage, la construction d’infrastructures, les services financiers et les start-ups.

 

Comment conduire ses affaires dans ce pays et communiquer avec les partenaires ?

Pour commencer, il faut savoir qu’il existe de nombreux dispositifs gouvernementaux incitatifs et favorables pour les investisseurs étrangers directs, comme des réductions de l’impôt sur les sociétés, des exonérations de TVA et des aides aux primes de sécurité sociale, etc.

Au début, si vous voulez connaître le marché et vendre indirectement, trouver des partenaires locaux, des importateurs distributeurs, agents, etc. peut être une solution.

Concernant la bonne communication avec vos partenaires turcs, voici quelques conseils :

Créez des relations amicales : Les Turcs sont des personnes chaleureuses et valorisent les relations de confiance à long terme. Le contact humain est primordial. Pour votre bonne information, vos partenaires turcs vont surement chercher à nouer des liens amicaux, soyez ouverts à la découverte de la culture turque. Attendez-vous à des invitations à dîner, même avant la conclusion des affaires. Pour les faire sourire, n’hésitez pas à leur glisser quelques mots turcs, ils apprécieront.

Privilégiez les sujets conviviaux : Pour favoriser une ambiance conviviale, le football et la gastronomie sont deux sujets de premier choix. L’effet brise-glace est garanti !

 

Pratique des affaires

Dans le cadre des pratiques commerciales, lorsque l’on souhaite travailler avec la Turquie, sur quoi doit-on être vigilant ?

Un aspect important à prendre en compte au moment de s’installer en Turquie est l’ensemble des pratiques administratives et réglementaires en Turquie.

Si la France est connue pour ses lourdeurs administratives, une rigueur procédurale est nécessaire en Turquie, tant pour la réactivité du service commercial que pour la qualité de la documentation export afin de passer les contrôles douaniers sans encombre. Il est fortement recommandé de ne pas se lancer seul et de s’appuyer sur un partenaire de solutions en Turquie.

Un partenaire de solutions est incontournable s’agissant du conseil stratégique pour la conception ainsi que de l’exécution d’opérations de croissance et de pérennisation des affaires en Turquie.

Comment les Français sont-ils perçus en Turquie, et à fortiori, les Bretons ?

La Turquie entretient des liens historiques solides avec la France. En effet, au 20ème siècle, certains écrivains turcs rédigeaient en français. Le fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk, lisait lui-même le français et, dans certaines vidéos d’archives, on peut même l’entendre parler la langue de Molière.

L’art de vivre à la française est encore aujourd’hui très présent dans l’imaginaire collectif turc, ce qui facilitera vos échanges. Les expatriés français affirment que la Turquie est un pays dynamique où il est agréable de vivre et de travailler. Et une chose est certaine : vous trouverez autant de drapeaux turcs en Turquie que de Gwen ha du en Bretagne !

Et à l’inverse ?

La France compte environ 700 000 de Turcs résident actuellement dans l’hexagone, dont la moitié a acquis la binationalité française. Les Turcs sont donc bien représentés et connus en France. Ils sont perçus comme des travailleurs, bien sûr, certains clichés persistent, mais tendent à diminuer avec le temps.

La Turquie est un pays qui fascine, Istanbul est l’une des destinations préférées des Français. Qui n’a jamais rêvé de visiter Sainte Sophie ou la Mosquée bleue ?

 

Forces et faiblesses de la Turquie

 

Forces Faiblesses
  • Économie libérale depuis 1980.
  • Croissance économique de 4,5 % en 2023.
  • PIB de 906 milliards de dollars en 2023
  • Accord douanier UE-Turquie depuis 1996
  • UE : 1ère zone d’importation et d’exportation pour la Turquie.
  • La Turquie est le 6ème fournisseur et le 5ème client de l’UE.
  • Le volume des échanges entre la Turquie et l’UE s’élevait à 193 milliards de dollars en 2023.
  • Main d’œuvre très qualifiée et peu chère par rapport aux pays de l’UE
  • La dévaluation de la livre turque (- 7% en 2023) et le contexte d’inflation (69,8% sur un an en avril 2024). Ce contexte incertain peut toutefois se révéler intéressant et source d’opportunité pour les investisseurs étrangers.
  • La croissance de la dette publique (environ 35 % du PIB)
  • Concurrence chinoise et production contrefaçon.

Les erreurs à ne pas commettre

Que faut-il savoir lorsque l’on souhaite travailler avec la Turquie ?

 

Pour travailler avec la Turquie, voici les éléments que vous devez savoir :

Mettez en avant vos avantages compétitifs : La question du prix est primordiale pour les Turcs. Proposez un argumentaire solide de justifiant le prix de vos produits, en précisant les coûts et les bénéfices.

Évitez les sujets sensibles : Lors de vos premiers échanges, limitez les échanges sur la politique et la religion. Même si l’Islam est la religion majoritaire, la Turquie reste un pays laïc et multiethnique.

Prenez votre temps pour les négociations : Ne vous précipitez pas. Laissez les négociations se faire au fil de l’eau. Les Turcs apprécient le fait de prendre leur temps pour conclure une affaire. Évitez de proposer votre meilleure offre dès le début, ils s’attendent à négocier avec vous.