Mis à jour le 23/06/2022

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Sévèrement impactée par la Covid-19, la Chine a subi en même temps les effets de la guerre commerciale l’opposant aux États-Unis.

Des moyens colossaux et drastiques ont été déployés pour éradiquer le coronavirus au travers d’une politique de « zéro virus » en même temps qu’une réorientation globale de l’économie.

La Chine en sort avec une longueur d’avance sur tous les autres pays et présente, économiquement parlant, un visage nouveau.

La Chine fortement impactée par l’épidémie

L’impact sanitaire

Apparu à Wuhan, une grande ville industrielle de 11 millions d’habitants, la Covid-19 s’est propagé au moment de la Fête du Printemps, moment de forte migration où environ 400 millions de citadins se déplacent.

L’impact économique

La grande crainte des entreprises a été une rupture de leur chaîne d’approvisionnement et de distribution à l’international, avec des secteurs plus particulièrement touchés comme le transport (automobiles, avions et trains) l’acier, les télécoms, la chimie, le textile, l’électronique et l’électrique, comme les services avec les hôtels et les restaurants.

Le tout avec la grande peur d’un effet « domino » dans un monde interconnecté, avec des difficultés d’importer des matières premières, une désorganisation des circuits d’approvisionnement, l’interruption de nombreuses chaînes logistiques (maritimes, ferroviaires et aériennes).

 

L’impact de la confrontation commerciale avec les États-Unis

L’ancien Président Trump, ayant pris conscience du déficit abyssal avec la Chine (400 milliards d’USD en mars 2018 sur un total de 800 milliards) et ayant fortement reproché à la

Chine sa non-loyauté commerciale, a décidé de s’opposer frontalement à la Chine en lui imposant d’importantes taxes commerciales. Mais, en dehors de ces réflexions, s’est engagée une lutte sans merci, prolongée par le nouveau président Joe Biden, avec pour véritable motivation la grande peur de la montée technologique de la Chine risquant de remettre en question le leadership mondial des États-Unis.

À cela sont venues s’ajouter des considérations purement politiques portant sur le problème des Ouighours, ainsi que les situations à Hong-Kong et à Taïwan.

La Chine nouvelle de l’Après-Covid

Une politique sanitaire stricte du « zéro virus » s’appuyant sur des innovations techniques

Des décisions drastiques ont été mises en œuvre au plus haut niveau pour endiguer l’épidémie avec l’application d’une politique « zéro virus », quitte à sacrifier momentanément le développement économique et afin de ne pas souffrir à long terme. En s’inspirant du plan d’action mis au point après l’épidémie du SARS de 2003 et qui a servi à l’éradication de la grippe aviaire de 2009, les dispositions suivantes ont été décrétées : mise en quarantaine stricte des zones gravement atteintes, interdiction formelle de sortir du domicile, fermeture des entreprises, interdiction stricte des déplacements entre les villes et les provinces, contrôles quotidiens de la température corporelle… Mais, au-delà de ces décisions, le plus important fut l’accélération des innovations pour lutter contre le virus avec en particulier l’utilisation à grande échelle de l’intelligence artificielle (identification et traçabilité des individus pour le dépistage et le suivi) ; le « sans contact » pour payer ; le développement des activités en ligne (travail, éducation, accès aux services publics…) ; la prise en charge de certaines tâches par des robots, y compris l’utilisation de drones pour donner des messages de précaution à la population, prendre la température des citoyens chinois et désinfecter les rues.

 

Un basculement général de l’industrie et des services vers une économie totalement digitale

Dès le début de la pandémie, certaines entreprises chinoises ont, dans une première phase d’urgence, accéléré leurs fabrications dans le matériel médical (masques, gants, thermomètres à infrarouges…) et produits électroniques en lien avec le télétravail (ordinateurs portables, tablettes…). Cela démontre la forte capacité de réaction et d’adaptation de l’industrie chinoise.

Mais le médical a été aussi et surtout l’objet de fortes innovations : ainsi une aile entière de l’hôpital Wuchang à Wuhan a été robotisée et équipée en 5G par China Mobile ; des robots apportent nourriture, boisson et médicaments aux malades et nettoient en permanence les lieux ; des casques intelligents permettent à la police de prendre la température des passants jusqu’à 5 mètres de distance ; l’IA a permis des avancées pour le séquençage du virus et le diagnostic de la Covid-19 ; apparition d’un grand développement de la consultation à distance facilitant la vie des Chinois apeurés de se rendre dans les hôpitaux. Dans un même élan de recherches et d’innovations, le gouvernement a fortement exercé son influence pour que tous les secteurs de l’industrie et des services se tournent vers l’économie digitale. Ainsi la télé-éducation du fait de la fermeture des écoles et des universités, l’utilisation banalisée des codes QR donnés par Alibaba avec Alipay pour les possibilités de déplacement et d’accès, du QR Boarding dans le métro de Shanghai pour l’identification et le suivi de chaque passager. C’est ainsi qu’après un essoufflement en 2019, l’industrie automobile se redéveloppe avec une prévision de 30 millions de véhicules en 2030, avec la montée en puissance des voitures électriques et des véhicules à énergie nouvelle (NEV) notamment avec l’hydrogène, les véhicules autonomes sur lesquels s’engouffrent les BATX, concurrentes des GAFA américaines. Une véritable révolution est déjà en marche en régime accéléré !

Un des secteurs en fort développement est le secteur du luxe +on-line et notamment celui des cosmétiques et des produits de soin de la peau. Les achats dans ce secteur en Chine vont représenter 50% des dépenses de luxe des clients chinois dès 2021-2022 et non pas en 2025 comme cela était prévu. En baisse de 25%, voire plus dans le monde, le luxe croît de 20% à 30% en Chine. Ce dynamisme est avant tout à relier à l’hyper- accélération de la consommation en ligne. Le « on line » représenterait désormais 30% des achats de luxe en Chine contre 11% en 2019. Cela fait le bonheur de certaines grandes sociétés françaises comme LVMH, Hermès ou encore l’Oréal, adeptes de ce mode de distribution en Chine.

 

Quelques chiffres de fin 2020 nous donnent des idées de ce qui se préfigure en Chine :

  • Déjà 176 millions de caméras de reconnaissance biométrique.
  • Déjà 81 trillions de yuans dépensés en paiement mobile.
  • Bientôt 200 milliards de yuans en circuits intégrés.
  • Bientôt un marché de 500 milliards de dollars pour les voitures autonomes.
  • Bientôt 200 banques et institutions adopteront la communication quantique.
  • 130 milliards de yuans investis par an dans la « green tech ».
  • Bientôt 1 000 magasins dans le « new retail ».
  • Déjà 50% des capacités de production des batteries.
  • Déjà plus de 80% du marché mondial des drones civils.
  • Déjà 500 « villes intelligentes » réparties dans tout le pays.
  • Bientôt 1 650 milliards de yuans investis dans la 5G.

 

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