Mis à jour le 21/06/2022

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Malgré un ralentissement par rapport au dernier trimestre 2020, la valeur des exportations directes de la Région a retrouvé au 1er trimestre 2021 des niveaux proches des 1ers trimestres 2019 et 2020, et ce, malgré les impacts concrets du Brexit, ce qui laisse le champ à un regain d’optimisme !

Les perspectives restent néanmoins incertaines sur de nombreux marchés du fait des nouveaux variants et de la lenteur de la vaccination.

Les échanges bretons retrouvent leur souffle

D’après les données publiées par la Douane française, à fin mars 2021, les échanges régionaux tendent en effet à retrouver un niveau global proche de la moyenne des années précédentes au 1er trimestre tandis que les importations ont encore plus nettement accéléré, une conséquence du ralentissement d’activité observé en  2020 lors du 1er confinement.

Comme aux niveaux national, européen et mondial, la progression des campagnes de vaccination et la levée progressive des restrictions sur les mobilités et les rassemblements viennent adoucir les chocs sans précédents causés à tous points de vue par la pandémie au niveau mondial.

Elles permettent aussi à l’activité bretonne de bénéficier d’une reprise graduelle dans son ensemble tandis que les entreprises témoignent de leur capacité d’adaptation face aux nouvelles modalités du commerce international et à ses reconfigurations.

Toutefois, comme le soulignent les observateurs du commerce international, il s’agit désormais d’appréhender les changements profonds causés par la crise et les indicateurs de reprise.

 

Les indicateurs pointent une tendance favorable

Confortant le regain d’optimisme que tendent à afficher les entreprises exportatrices, les dernières projections du Fonds Monétaire International ont révisé les prévisions de croissance mondiale à la hausse, estimant qu’elle devrait s’établir à + 6 % en 2021 puis retomber à + 4,4 % en 2022.

De même, le dernier baromètre publié par l’Organisation mondiale du commerce montre que le commerce mondial de marchandises continue de se redresser en 2021, la solidité des indicateurs témoignant à la fois de la vigueur de la reprise actuelle et de l’ampleur du choc provoqué par la propagation de la Covid-19 au 1er trimestre l’an passé.

En mai 2021, tous les indices constitutifs du baromètre étaient supérieurs à la tendance et en hausse, y compris pour le fret aérien, pour l’automobile et pour les matières premières, suggérant une reprise généralisée et un retour de la confiance des consommateurs, et ce, tandis que l’expansion du commerce accélère, comme en témoignent les bonnes performances du transport par conteneurs et des commandes à l’exportation.

L’Organisation mondiale du commerce souligne que l’analyse de ce baromètre est dans la lignée de ses dernières prévisions publiées fin mars, qui prévoyaient une reprise de + 8 % du volume du commerce mondial de marchandises en 2021, après une baisse de – 5,3 % en 2020. Elle précise toutefois que les perspectives positives à court terme risquent d’être assombries d’une part par les disparités régionales et d’autre part par la faiblesse du commerce de services, tributaire des calendriers de vaccination qui prennent du retard, notamment dans les pays en développement.

Dans le détail géographique, les situations sont en effet bien plus inégales selon les partenaires considérés, à l’export comme à l’import, signe d’une désynchronisation des économies dans leurs capacités de rebond.

Les reprises économiques divergent encore grandement d’un pays et d’un secteur à l’autre, reflétant à la fois les ampleurs variées dans les perturbations subies par les économies dans le contexte de la pandémie et selon les soutiens politiques apportés par les gouvernements pour limiter les dommages immédiats et durables de cette crise inédite sur l’activité économique, la finance et l’emploi aux niveaux nationaux.

 

Saisir les rebonds sans perdre en compétitivité

En 2020, les exportations et importations directes de la Bretagne sont respectivement descendues à~ 10,6 Mds€ (- 10,5 % par rapport à 2019) et ~ 11,1 Mds€ (- 9,6 %), pour un déficit régional maintenu à – 0,5 Md€.

Le ralentissement des échanges de la Région est donc ici plus proche du recul attendu pour le commerce mondial en 2020 et tendent à avoir affiché une meilleure résistance que ceux de la France, dont les exportations se sont fortement contractées, reculant à ~ 418 Mds€ (- 16 %) alors que les importations ont été moins freinées, atteignant ~ 500 Mds€ (- 13 %).

Principale ombre au tableau, les reculs bretons sont à pondérer à l’aune du poids que représentent les 5 premiers marchés clients des entreprises bretonnes, à savoir:

  • l’Allemagne,
  • l’Espagne,
  • l’Italie,
  • le Royaume-Uni
  • et la Belgique, qui pèsent à eux seuls ~ 41 % des exportations régionales et ont surtout représenté ~ 60 % des pertes enregistrées à l’export en valeur en 2020 (- 1,24 Md€).

Or la demande pour les marchandises bretonnes tarde à rebondir précisément sur ces marchés, à l’exception de l’Allemagne, 1er client et partenaire majeur dont la demande revient d’ores et déjà en soutien du commerce extérieur breton au 1er trimestre 2021.

De plus, les exportations de la France et de la Bretagne ont enregistré des reculs comparables de respectivement – 13 % vers l’UE-27 et – 14 % vers la zone euro, soit des ralentissements plus marqués que ceux des échanges intra-communautaires (estimés à – 7,5 %) et intra-zone euro (attendus à – 9 %) eux-mêmes, suggérant par-là une réelle perte de compétitivité sur ces blocs, probablement au profit de la Chine, qui a directement déclassé la France sur plusieurs marchés clés en 2020.

Les exportations régionales ont par contre bien mieux résisté que celles de la France vers les pays d’Afrique et d’Orient, notamment à Singapour, au Japon et surtout en Chine, où elles ont poursuivi sur leur lancée en début d’année, ainsi que sur plusieurs autres marchés plus secondaires d’Europe centrale et du Nord, où la stabilité a primé malgré les remous sectoriels.

Enfin, si la valeur des expéditions bretonnes a subi un contrecoup très net au 1er trimestre 2021 dans la lignée du Brexit, la progression d’autres destinations a toutefois permis de compenser cette perte!

 

 

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