Mis à jour le 23/06/2022

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La Chine profite de la reprise du commerce extérieur de l’Union Européenne

Les importations en provenance de la Chine dépassent les 36 milliards d’euros par mois contre 31 milliards avant la pandémie. Les produits sont à la fois médicaux, comme les gants, médicaments… mais aussi de grande consommation, comme les produits informatiques, électroniques ou encore l’ameublement.

Une première baisse démographique contraignante depuis 60 ans

La Chine, pays qui compte le plus d’habitants au monde avec ses 1,41 milliard fin 2020, et avec notamment une population jeune très nombreuse, enregistre une baisse de sa démographie, en grande partie due à sa politique de l’enfant unique décrétée en 1979 pour s’opposer à la surpopulation. De 2,74 enfants par femme en 1979, ce chiffre stagne entre en 1,6 et 1,7 depuis 1995. Seulement 10 millions de naissance en 2020, chiffre le plus bas depuis plusieurs décennies.

À ce phénomène s’est ajoutée une augmentation importante de la population du 3e âge en raison principalement des progrès de la médecine chinoise. On peut penser qu’en 2030, 30% de la population aura plus de 60 ans.

Ces deux points font peser des interrogations sur le volume de main d’œuvre disponible, certes en partie suppléée par les nouvelles technologies et une automatisation accélérée, mais aussi sur le régime des retraites dont les rentrées dépendent directement de l’importance de la population active.

Après avoir accepté le 31 mai dernier de supprimer la limite de2 enfants par couple dans l’espoir de faire remonter la natalité, le gouvernement chinois a décidé de relever progressivement l’âge du départ en retraite au cours des 5 prochaines années.

La Chine a célébré le 1er juillet le centenaire du Parti Communiste place Tiananmen

Le Président XI Jinping, triomphant, a célébré « l’essor irréversible » de la Chine devenue deuxième puissance mondiale après avoir été colonisée jadis (guerre de l’opium et invasion japonaise).

Pour rappel, le PCC chinois a été fondé par des intellectuels en 1921 à Shanghai, ville encore divisée en concessions étrangères.

Le président chinois a développé comme thème principal la réalisation du « grand rajeunissement chinois » avec comme base le socialisme, seul à pouvoir sauver la Chine, puis rappelé les décisions gouvernementales qui ont permis de sortir des centaines de millions de Chinois de l’extrême pauvreté et restauré la fierté nationale.

La Chine, source d’inspiration pour l’Occident ?

Le « pays de la copie » influence à présent le monde par ses innovations commerciales et technologiques. Ainsi l’exemple de TikTok, téléchargée plus de 2 milliards de fois dans le monde avec 100 millions d’utilisateurs actifs aux États-Unis, comme celui de WeChat, sans équivalence en Occident, avec une application utilisée par 1,2 milliard d’utilisateurs, qui sert notamment à payer, à prendre un rendez-vous médical ou encore à faire des courses. Le flux des innovations s’est donc inversé.

Avec environ 10 000 start-ups, « l’écosystème chinois est devenu un bouillonnement permanent d’innovations », comme le souligne Michael David, directeur chez LVMH. En avance sur la voiture électrique avec 370 modèles en 2020, ou la conduite autonome, la Chine est aussi leader mondial dans l’e-commerce, le solaire, le paiement mobile, la monnaie numérique et la reconnaissance faciale.

En revanche la Chine est en retard dans les semi-conducteurs : malgré une hausse de 50% par an, elle ne produit que 60% des puces qu’elle consomme. Le gouvernement, bien conscient de cette faiblesse, vient de prendre des décisions importantes pour investir massivement en R&D.

Les États-Unis lancent un grand plan pour contrer la Chine dans les nouvelles technologies

Dans sa lutte avec la Chine pour le leadership mondial et en cela reprenant le slogan de l’ancien président Donald Trump, Joe Biden a décidé d’investir 170 milliards de dollars dans les nouvelles technologies et en particulier dans celle des semiconducteurs, afin de devenir les premiers en la matière, de dominer la Chine et de s’émanciper du poids de l’Asie.

Comme l’a dit le chef de la majorité démocrate au Sénat, « celui qui gagnera la course aux technologies du futur (comme l’intelligence artificielle et l’informatique quantique) sera le leader économique mondial. Et cette nation façonnera le monde à son image ». Le défi est donc considérable !

XI Jinping veut s’attaquer aux inégalités et plaide pour la « prospérité commune »

Sur le plan social, la Chine inquiète et rassure à la fois. Le contrôle des géants des nouvelles technologies, étendu à d’autres secteurs comme le soutien scolaire, l’immobilier et les frais de santé et avec des restrictions extrêmement sévères d’utiliser des jeux en ligne pour les enfants, créent des interrogations, notamment vis-à-vis des entrepreneurs chinois du privé. Le concept même de cette « prospérité commune » inquiète. Et pourtant le souhait de réduire les inégalités dans le pays le plus inégalitaire du monde, repose sur des données qui s’expliquent d’elles-mêmes : selon le Crédit Suisse, 1% des plus riches chinois détiennent 31% de la richesse du pays contre 35% aux États-Unis. Les 878 milliardaires chinois possèderaient en 2020 un patrimoine équivalent au PIB de l’Allemagne ! A contrario et malgré les grands efforts réalisés pour sortir de la pauvreté quelques 700 millions de Chinois (5,5 USD par jour selon la Banque Mondiale), le pays compte toujours quelques 225 millions de pauvres. Le deuxième but recherché par le président chinois est de libérer la consommation en élargissant sa classe moyenne avec moins de personnes à revenu faible ou élevé. Plusieurs moyens peuvent être pris en compte : le président XI Jinping entend cibler directement les plus riches avec un ajustement des revenus dits « excessifs ».

Le Yuan numérique chinois, un danger pour les États-Unis ?

Alors qu’environ 80 pays essaient de développer une CBDC (monnaie digitale de banque centrale), la Chine l’a déjà lancée auprès de plus d’un million de Chinois. Les États-Unis en sont encore au stade de la recherche. La Chine pourrait ainsi être le premier pays à monnaie virtuelle, d’où la grande crainte d’une prédominance durable de la Chine face au dollar américain.

La Chine interdit les cryptomonnaies et fait chuter le bitcoin

Après avoir saisi 3,5 milliards de dollars dans une affaire d’escroquerie aux cryptomonnaies, la Chine vient d’en interdire l’usage aux banques ainsi que toute levée de fonds dans ce domaine. Cette décision a eu un effet immédiat sur la baisse du bitcoin renforcée par la marche en arrière du patron de Tesla qui, dans un premier temps, avait accepté les paiements en cryptomonnaies.

Hausse de 14,1% des revenus des habitants ruraux au premier trimestre 2021

Cette croissance des revenus est supérieure de 3,4% à celle de la population urbaine.

Joe Biden interdit 59 entreprises chinoises d’investissements américains.

Parmi cette liste, de nombreuses entreprises d’électronique, d’aéronautique ou encore de défense et de télécoms.

L’île de Hainan, futur nouveau Dubaï de l’Asie

Selon un rapport de KPMG, l’île de Hainan au sud de la Chine sera le plus grand marché hors taxes du monde d’ici 2 ans. Nommé longtemps le « Hawaï chinois » car destination balnéaire tropicale avec la ville de Sanya. Cette dernière a accueilli près de 3 millions de voyageurs durant les vacances de mai avec une croissance de 121% par rapport à la même période de l’année. Elle deviendra un port de libre-échange au même niveau que Hong-Kong ou Singapour, avec un havre de shopping de classe mondiale.

La côte de Sanya, qui s’étend sur 258 km, offre un grand nombre de plages et de baies. Outre son patrimoine culturel, le succès de la ville est dû à une multitude de résidences, d’hôtels de luxe, comme le complexe Atlantis Sanya qui a coûté 1,65 milliard de dollars.

Une autre attractivité est le Sanya International Duty-Free Shopping Complex, qui, avec une surface de 43 000 m2, lui assure un grand succès financier.

Un autre projet est en cours de réalisation avec l’île artificielle de Phoenix qui s’étend sur 365 000 m2 et est reliée à Sanya par un vaste pont de 400 mètres de long. Cette île est déjà pourvue de cinq immenses tours faites de verre et d’acier.

Les nouvelles relations entre la Chine et l’Afghanistan, sous le signe du pragmatisme

Au contraire des pays occidentaux qui ont quitté l’Afghanistan, sans retour du moins dans l’immédiat, la Chine a opéré un rapprochement stratégique avec le régime des talibans afin d’assurer la stabilité en maintenant la sécurité de la région, préalable à toute coopération économique entre les deux pays.

Pékin craint en effet la résurgence de réseaux djihadistes qui pourraient entraîner des conséquences désastreuses dans la province du Xinjiang avec des populations musulmanes. Partageant une frontière commune de 56 km avec l’Afghanistan, la Chine souhaite à tout prix éviter que ce pays constitue un refuge pour les séparatistes de la région autonome ouighour du Xinjiang.

À cela il faut ajouter une menace des intérêts chinois hors de Chine, et notamment au Pakistan, où des travailleurs chinois ont été abattus près d’un barrage hydroélectrique qu’ils construisaient.

De plus le corridor traversant de part en part le Pakistan a une importance primordiale dans le projet des « Nouvelles Routes de la Soie ». En dehors même des intérêts économiques pouvant se nouer entre les deux pays, on comprend que les Chinois veulent s’assurer d’une stabilité sécuritaire de la région.

La grande peur d’une faillite d’Evergrande

Evergrande est le numéro 2 de l’immobilier en Chine, mais aussi le plus endetté, avec une dette de 250 milliards d’euros, ce qui est considérable. La société n’arrive plus à respecter ses engagements et les notations des agences baissent de jour en jour, créant une grande inquiétude non seulement en Europe mais encore à l’international. Les Bourses nationales, qui étaient toutes orientées à la hausse, deviennent méfiantes et les cotations à l’étranger, quels que soient les pays, voient leurs cours soit décroître, soit enregistrer des hausses limitées.

Devant le risque planétaire qui résulterait de l’éventuelle défaillance d’Evergrande, on peut penser que le gouvernement chinois ne restera pas les « bras croisés » et finira par aider cette immense entreprise à trouver des solutions, bien que faisant partie du secteur privé. Comme on dit, l’entreprise est « too big to fail ». Il faudra que Pékin l’aide à trouver des moyens permettant d’éviter un effet domino qui serait trop grave pour ses fournisseurs comme pour les sociétés de crédit qui l’accompagnent.

C’est pourquoi on peut imaginer que le gouvernement chinois, au niveau le plus élevé, la poussera à revoir de fond en comble sa stratégie, en lui attribuant les moyens nécessaires sous réserve d’une grande mutation de ses structures.

À défaut d’un accord, Joe Biden a enfin appelé XI Jinping : une première depuis février !

Les deux présidents ont fort heureusement repris contact par une conversation téléphonique de deux heures. Le but avoué est d’éviter que la concurrence « tous azimuts » entre leurs pays, ne débouche pas sur un conflit. Chacun d’entre eux souhaite une gestion responsable de leur relation pour parvenir à une situation stable entre la Chine et les États-Unis. Les deux présidents ont essayé de mettre en place des garde-fous pour rétablir une situation stable. Selon leur entourage, cette conversation visait à « garder des canaux de communication ouverts ». En octobre, deux émissaires des gouvernements américains et chinois se sont rencontrés à Zurich. Certes les tensions demeurent fortes, les États-Unis reprochant notamment à la Chine de centrer sa politique commerciale sur les entreprises d’État et non plus sur les entreprises privées. Néanmoins, ce qui est un premier progrès, l’administration Biden a indiqué qu’elle allait octroyer, au cas par cas, des exemptions de droits de douane dans l’hypothèse où aucune alternative d’importation n’existerait.

Saluons le pragmatisme des dirigeants de ces deux pays dominants, en espérant que ce retour au dialogue permettra progressivement d’aplanir certaines divergences dans l’intérêt de la

Chine et des États-Unis mais aussi dans un intérêt planétaire.

 

Une nouvelle Bourse à Pékin, en plus de celles de Shanghai et de Shenzhen

Cette décision résulte du fait que les autorités chinoises veulent inciter leurs entreprises à être cotées en Chine plutôt qu’à l’étranger.

Nul doute que cette nouvelle a une double motivation : inciter les entreprises à se faire coter en Chine plutôt qu’aux États- Unis, qui d’ailleurs les rejettent ; et avoir plus de facilités pour mieux tenir en main des secteurs-clés, comme par exemple les technologies et les divertissements.

Une nouvelle inquiétante : les coupures d’électricité de plus en plus nombreuses

Une situation qui se dégrade et affecte non seulement les particuliers mais aussi les entreprises.

Des résidents de gratte-ciels doivent ainsi emprunter les escaliers car l’ascenseur consomme trop d’électricité. Dans la province du Guandong, située au sud de la Chine et dont la température est encore estivale, les habitants sont invités à renoncer à la climatisation et à s’éclairer le plus possible à la lumière du jour. Parfois les feux de circulation sont même coupés le week-end…

Cela a bien entendu une forte répercussion sur l’industrie où des entreprises grosses consommatrices d’électricité sont fortement impactés et certaines usines sont même à l’arrêt. Sont ainsi touchées les cimenteries, les producteurs d’aluminium et les fabricants d’engrais, ou encore des sous-traitants d’Apple et de Tesla –pour ne citer que ceux-là–. Par ailleurs la hausse des prix de l’énergie n’aide pas à résoudre les problèmes. Les raisons sont liées aux cours du charbon (dont l’industrie est soumise à des normes de plus en plus élevées pour réduire les émissions de carbone) et du gaz dont les prix s’envolent. Le problème qui se pose est le suivant : la reprise économique va-t-elle en pâtir ? Ce serait désastreux pour le pays et pour ses répercussions mondiales du fait de l’importance croissante de la Chine dans l’économie mondiale.

La plus longue autoroute du monde traversant un désert a été mise en service

L’autoroute reliant Pékin à Urumqi, capitale du Zhejiang, a été ouverte à la circulation. Longue de 2 800 km, avec 500 km traversant des zones désertiques et inhabitées –et notamment le désert de Gobi–, cette voie routière rapide passe également au travers de quatre autres provinces chinoises, à savoir le Hebei, le Shanxi, la Mongolie Intérieure et le Gansu.

Contre toute attente, les services rebondissent en septembre

Selon le groupe de médias Caixin, l’indice d’activité des services est passé de 46,7 en août à 53,4 retrouvant pratiquement son niveau de juillet. Il est probable que l’amélioration des conditions sanitaires en est la raison principale. Cette reprise a des conséquences très positives puisque la situation du marché de l’emploi s’est améliorée et que les entreprises sont conduites à embaucher pour répondre aux besoins. En revanche, il convient d’observer que la reprise du secteur manufacturier est, quant à elle, limitée, prouvant que l’économie chinoise, dans son ensemble, reste néanmoins un peu fragile.

 

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