Mis à jour le 06/02/2024

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PRESENTATION

 

Avec près de 400 membres, la Chambre de Commerce Franco-Espagnole, est le cercle d’affaires franco-espagnol le plus influent depuis 1983. Elle constitue le principal point de rencontre et de soutien aux entreprises. Son objectif est de promouvoir le développement national et international de ses adhérents, ainsi que de favoriser les relations économiques franco-espagnoles.

La Chambre dispose par ailleurs d’un département « Services d’Appui aux Entreprises », constitué d’une équipe qualifiée fournissant les outils nécessaires pour s’implanter, exporter ou investir en France et en Espagne.

Nous sommes particulièrement bien connectés aux écosystèmes des deux pays (clusters, pôles de compétitivité, accélérateurs, incubateurs, régions, municipalités, startups, ETI, PME et grands comptes).

Nous organisons tout au long de l’année des évènements business en France et en Espagne.

 

SECTEURS PORTEURS

 

Quels sont, selon vous, les secteurs porteurs en Espagne ?

L’Espagne est un pays leader dans les secteurs du tourisme, de l’agroalimentaire et de l’automobile. Outre ces domaines, plusieurs secteurs stratégiques ont émergé au cours des dernières années.

 

ÉNERGIE ET CLEANTECH

L’Espagne présente un fort potentiel en matière de production d’énergies renouvelables (ER). D’après le classement Ernst&Young RECAI, l’Espagne fait partie des pays les plus attractifs au monde pour les ER. Son vaste territoire, à faible densité de population, venteux, ensoleillé et bordé d’un immense littoral, lui permet de se positionner comme un leader dans les ER terrestres et marines.

La production d’hydrogène vert (H2 vert) connaitra une croissance exponentielle dans les prochaines années. L’Espagne deviendra le principal producteur européen d’ici 2030 et le 3ème au niveau mondial juste derrière les Etats-Unis et l’Australie. En effet, en plus de sa production élevée d’énergies renouvelables, le pays dispose d’un savoir-faire industriel lui permettant de couvrir toute la chaîne de valeur de l’hydrogène (élaboration des projets, fabrication d’hydroliseurs, distribution d’énergie, etc.). Ceci explique que les coûts de production de la péninsule ibérique (Espagne et Portugal) sont les plus faibles d’Europe.

A ce stade, les projets annoncés d’H2 vert par les acteurs privés représentent un investissement total de 21 Mds €? soit près de 4 fois plus que les objectifs initialement fixés par le gouvernement.

Par ailleurs, la gestion des ressources en eau devient un sujet de plus en plus pressant, sachant que le taux de stress hydrique est parmi les plus élevés d’Europe et que les pénuries d’eau menacent des pans entiers de l’économie espagnole (agriculture, tourisme, etc.). Plus de la moitié du territoire national est classé en risque de désertification. C’est pourquoi une enveloppe exceptionnelle de 3,5 Mds € a été débloquée par le gouvernement pour moderniser d’une part le réseau de distribution d’eau et d’autre part, le réseau des eaux usées.

Le pays compte 780 cleantech principalement situées à Madrid (195), en Catalogne (191) et dans la Communauté valencienne (102).

 

SANTÉ

L’Espagne est le 4ème pays de l’UE en termes de dépenses de santé pour un montant de 138 Mds €, soit 10,5 % de son PIB.

Le système de santé espagnol est bien plus décentralisé qu’en France. En effet, chaque région dispose d’une grande marge de manœuvre pour définir et implémenter sa propre politique de santé, même si l’État central garde la main sur les normes et la fixation des plafonds de dépenses.

Comme la France, l’Espagne fait face à de grands défis tels que le vieillissement de la population, la saturation des urgences, les déserts médicaux en zones rurales, le manque d’effectifs en EPAHD, etc. Le vieillissement de la population devrait accroitre encore davantage la pression sur le système de santé. Ainsi, les plus de 60 ans représenteront près de 19,1 millions de personnes d’ici 2050 contre seulement 12,6 millions en 2022.

C’est pourquoi une part non négligeable du plan de relance est consacré au système de santé (ex : 800 M € pour la modernisation et l’accroissement du nombre d’équipements de haute technologie dans les établissements hospitaliers).

L’Espagne présente de nombreux atouts dans le secteur de la santé :

  • 6ème producteur pharmaceutique de l’UE
  • 1er pays européen pour les essais cliniques (Madrid 50% du total national).
  • Le réseau hospitalier compte 845 hôpitaux dont environ 50 % sont publics.
  • Elle figure dans le top 10 mondial pour le tourisme médical (reproduction assistée, implants capillaires, chirurgie plastique, ophtalmologie, etc.)

 

SMART CITY

Madrid et Barcelone se classent respectivement aux 27ème et 31ème positions du classement Cities in Motion Index qui mesure la durabilité et qualité de vie dans 183 villes.

Le plan de relance espagnol financé par l’UE, fait la part belle aux problématiques de « ville intelligente » :

  • Plan de choc pour une mobilité urbaine durable, sûre et connectée – 6,5 Mds €.
  • Une enveloppe exceptionnelle de 6,8 Mds € a été débloquée pour l’accroissement et la rénovation du parc immobilier.
  • D’autres chapitres du plan de relance traitent de sujets liés à la smart city tels que la mobilité.

Madrid qui doit accueillir dans les 15 prochaines années un million d’habitants supplémentaires, développe de nombreux projets qui verront sortir de terre plus de 200.000 logements (plus de 50 % de HLM) mais aussi des nouvelles stations et lignes de métro, des parcs, des bureaux, des zones commerciales et des zones industrielles. Au total, l’ensemble de ces projets représentent un investissement privée colossal de plus de 38 Mds €, sans compter les financements publics. A titre d’exemple, « Madrid Nouveau Nord » (Madrid Nuevo Norte) est le plus grand projet de rénovation urbaine des dix prochaines années en Europe.

D’autres municipalités ont été récompensées pour leur politique de « ville intelligente ». Valence en est le symbole puisque la 3ème aire urbaine du pays a obtenu le titre de capitale verte européenne.

L’appétence de l’Espagne pour les innovations en lien avec le Smart City est très forte comme en témoigne la création du plus grand sandbox européen de mobilité urbaine à Madrid.

 

LE NUMERIQUE

L’Espagne se numérise à grande vitesse et dépasse tous les autres grands pays européens au classement DESI 2022 (digital Economy and Society Index). Celui-ci prend en compte les critères de capital humain, de connectivité, de développement des services numériques publiques et d’intégration des technologies du numérique.

En matière d’e-administration, le pays est en avance sur certains sujets. Ainsi, d’après les Nations-Unies, l’Espagne se classe en 18ème position sur les 193 pays de l’E-Government Development Index (EGDI), devant la France 19ème, l’Allemage 22ème et l’Italie  37ème. Toujours selon les Nations-Unies, Madrid occupe la première place de l’indice des services locaux en ligne (LOSI).

L’un des principaux obstacles à la transition numérique est la prédominance des TPE qui caractérisent le tissu d’entreprises espagnoles. Conscient de ces difficultés, le gouvernement consacre 5 Mds € au « plan du numérisation des PME ».

De manière globale, tous sujets numériques confondus, le plan de relance national prévoit 20 Mds € à travers le programme « Espagne numérique 2026 ».

En ce qui concerne les data centers Madrid qui concentre 80 % de la puissance installées en Espagne, est en passe de devenir une ville de référence en Europe. En termes de GW, les data centers madrilènes devraient croître en moyenne de 43 % par an sur la période 2022-2026 contre seulement 17 % pour les FLAP (Francfort, Londres, Amsterdam et Paris).

 

INDUSTRIES CREATIVES

L’Espagne possède le 4ème secteur audiovisuel de l’UE. Depuis 2014, l’investissement dans les contenus audiovisuels est bien supérieur à ce que l’on observe en France, en Allemagne et en Italie. Les prévisions d’Amepere Analysis confirment que sur la période 2022-2025, l’Espagne connaitra un taux de croissance annuel moyen supérieur aux autres grands pays européens.

Symbole de ce succès, Madrid accueille le plus grand centre de production européen de Netflix (22 000 m2) et le premier laboratoire de post-production implanté dans le cloud Netflix à l’échelle mondiale. L’Espagne est désormais le 2ème exportateur de contenu SVOD de l’UE.

A noter également que le pays a décidé de faire des jeux vidéo l’un de ses secteurs prioritaires. Le marché national représente 2,4 Mds € et la production espagnole s’élève quant à elle à 1,3 Md €. Madrid et Barcelone sont les deux villes qui concentrent le plus grand nombre de studios. La capitale espagnole a d’ailleurs récemment créé un campus des jeux vidéo porté par le cluster local.

 

LA PRATIQUE DES AFFAIRES

 

Conseil 1

Relation de proximité (tutoiement très répandu), y compris dans le monde professionnel. Les relations interpersonnelles sont très importantes.

 

Conseil 2

L’Espagne est un pays fortement décentralisé́. Les gouvernements des Communautés Autonomes (l’équivalent des régions françaises) ont développé́ des législations spécifiques dans les domaines pour lesquels des compétences leur ont été transférées (éducation, santé…). Il est donc nécessaire de prendre connaissance des particularités de chaque région pour pouvoir développer son activité́ sur l’ensemble du territoire national.

 

Conseil 3

Bien que l’espagnol soit langue officielle dans l’ensemble du pays, il existe d’autres langues co-officielles suivant les Communautés Autonomes les principales étant : le catalan, le basque (euskera), le galicien et le valencien.

 

Conseil 4

Pour des raisons culturelles, la mobilité́ des personnes au sein du territoire n’est pas aussi courante qu’en France, ce qui s’applique également aux collaborateurs d’une entreprise ayant plusieurs bureaux régionaux.

 

Conseil 5

Malgré́ la proximité́ de nos deux pays, les horaires qui régissent la vie professionnelle sont assez différents. L’heure du repas est beaucoup plus tardive qu’en France (entre 14h et 16h) et l’heure de débauche du vendredi est généralement fixée à 15h. En été, de nombreuses entreprises adoptent « la journée intensive » (8h-14h30 sans pause).

 

Conseil 6

Contrairement à la France, les repas professionnels ne sont pas des moments où les sujets de conversations tournent autour des affaires. Il s’agit tout d’abord d’un moment de partage afin de mieux connaitre son interlocuteur.

 

LA REPRISE POST COVID-19

 

En 2020, dans le cadre de la pandémie, l’Espagne a connu la plus forte récession économique de l’Union européenne, du fait du poids du tourisme dans son PIB (environ 12 %).

Depuis, elle est entrée dans une phase de reprise économique très dynamique. A titre d’exemple, parmi les principaux pays développés, l’Espagne a connu le plus forte de croissance en 2022. Cette tendance devrait se poursuivre dans les prochaines années : +2,2 % en 2023 (+0,8 % en zone euro) et +1,9 % en 2024 (+1,3 % en zone euro).

La pandémie a rebattu les cartes, les entreprises européennes privilégiant le développement de nouveaux projets en Europe plutôt qu’en Asie. L’objectif est de favoriser le rapprochement des chaînes de valeur et d’approvisionnement.

L’Espagne bénéficie largement de ce phénomène de régionalisation. Les entreprises françaises plébiscitent de plus en plus leur voisin espagnol perçu comme un pays stable qui offre une main d’œuvre qualifiée. Un nombre croissant d’entreprises tricolores décident donc de s’y implanter. De même, les demandes de recherches de fournisseurs, sous-traitants, partenaires en vue d’une éventuelle croissance externe ne cessent d’augmenter.

Preuve l’attractivité de l’Espagne, il s’agit du 11ème pays en termes de stocks d’investissements directs étrangers au niveau mondial, juste derrière la France. De plus, fait remarquable en Europe, la population espagnole continue de croître grâce à l’immigration provenant essentiellement d’Amérique latine, du Maroc et de l’Union européenne.

Les fonds de relance européens Next Generation permettent à l’Espagne de bénéficier d’environ 79.8 Mds € d’aides directes et de plus de 83.2 Mds € de prêts à taux préférentiels. Grâce à ces aides européennes, l’Espagne est en train d’opérer un grand plan de modernisation de son économie dans de nombreux secteurs jugés comme étant stratégiques (santé, smart city, énergie, intelligence artificielle, industrie 4.0, cybersécurité, etc.).

 

FORCES ET FAIBLESSES

 

L’Espagne est la 4ème économie de l’Union européenne et la 15ème à l’échelle mondiale, son PIB s’élevant à 1 346 Mds €. Madrid est la région espagnole dont le PIB est le plus élevé (19% du PIB national – environ 234 Mds EUR), suivie de la Catalogne, de l’Andalousie et de la Communauté valencienne.

 

Forces Faiblesses
  • Entre 2014 et 2019, l’Espagne a connu une croissance économique supérieure à celle des autres grands pays européens.
  • Depuis 2021 la croissance espagnole dépasse les niveaux observés dans la plupart des autres pays développés.
  • Les perspectives économiques de l’Espagne dans les prochaines années figurent parmi les meilleures d’Europe.
  • Les fonds européens Nextgeneration permettent la mise en œuvre du plan de relance national.
  • L’Espagne est l’un des rares pays dont le marché intérieur devrait continuer de croître. Elle devrait compter 50 millions d’habitants en 2050 contre 47 millions en 2020.
  • En 2022, l’Espagne était le 11ème pays au monde ayant le stock d’investissements directs étrangers le plus élevé.
  • La France est un partenaire commercial stratégique pour l’Espagne puisqu’elle est son premier client  et son 2ème fournisseur.
  • Ses relations privilégiées avec ses ex colonies permettent à l’Espagne de jouer un rôle de tremplin vers l’Amérique latine pour les entreprises françaises.
  • Avec près de 500 millions de locuteurs, l’espagnol est l’une des langues les plus parlées au monde.
  • L’économie espagnole est portée par la croissance madrilène alors que d’autres pôles émergent. Ainsi, le dynamisme de Valence ou encore Malaga représente un atout pour le pays.
  • L’Espagne se diversifie au-delà de ses atouts traditionnels (tourisme, agroalimentaire et automobile). Smart city, santé, audiovisuel, fintech,s numérique … sont des secteurs d’opportunités.
  • L’Espagne est perçue comme un pays stable et surtout très proeuropéen. Le pays est donc très accueillant pour les entreprises françaises.
  • Son appartenance à l’Union européenne est un atout majeur pour les sociétés françaises.
  • La France est le premier partenaire économique de l’Espagne et jouit généralement d’une bonne image. Le savoir-faire des Frenchtech est très prisé.

 

  • Le taux de chômage reste très élevé (environ12 %) et pénalise l’économie. Une grande partie des chômeurs sont désormais considérés comme des chômeurs de longue durée.
  • La dette publique atteint environ 110 % du PIB, mais ce ratio est en recul. La dette espagnole est donc sous contrôle et ne représente pas une préoccupation majeure à ce jour.
  • Enfin, l’économie nationale repose principalement sur des PME et des TPE (99% des entreprises en 2016) plus fragiles et moins robustes en période d’instabilité économique.
  • En matière de tendances dans les habitudes de consommation en B2C, l’Espagne est un pays suiveur. De ce fait, on observe bien souvent un décalage de deux ou trois ans par rapport au comportement des consommateurs français.