Mis à jour le 20/11/2023

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PRESENTATION

 

QUI ÊTES-VOUS ?

Je suis Valérie Chesneau, Partenaire de Bretagne Commerce International depuis 2016 au travers de Cross-Business, Société d’Accompagnement en Commerce International que j’ai fondée et dirige depuis 2012. Je suis passionnée par l’entreprenariat, les grands projets, l’international ! Accompagner les entreprises dans leur développement international est une aventure formidable !

Je réside en Afrique du Sud depuis 23 ans. J’ai débuté ma carrière, en France en 1993 auprès de la société 3M, comme Team Leader, avant de m’expatrier. En Afrique du Sud, j’ai rempli les fonctions d’Analyste de Marchés pour Sodexo puis, j’ai rejoint le réseau des Missions Économiques (aujourd’hui Business France) pour y accomplir successivement les responsabilités d’Attachée Juridique et d’Attachée Sectorielle.

Ces expériences ont été l’occasion de belles rencontres professionnelles et de construire un réseau de contacts solide.

Les sociétés bretonnes s’intéressent à ce marché riche en opportunités. Certaines ont trouvé un distributeur, d’autres se sont implantées ces dernières années. InVivo Coprex et Olmix (nutrition animale, désormais ADM), Ceva (santé animale), Évolution (génétique – JV avec le sud-africain Taurus), SDMO (groupes électrogènes), Bolloré (transport, désormais AGL) se sont implantées. Tipiak, Krampouz, Les Conserveries Jean Floc’h, la biscuiterie Loc Maria, Jean Henaff sont présents à travers des distributeurs. Ici, on dit également qu’un petit bout de Bretagne est « amarré à un ponton », dans le Port de Simon’s Town (près du Cap) du fait de la présence de trois sous-marins Daphné achetés par l’Afrique du Sud à Lorient, dans les années 1970… Aussi, le Capitaine Robert de Kersauson, oncle d’Olivier de Kersauson repose à Franschoek, près du Cap. Tébéo et TebéSud via leurs reportages « Bretons d’Ailleurs » relate aussi régulièrement la vie de bretons expatriés en Afrique du Sud venus chercher une expérience de vie inédite…

SECTEURS PORTEURS

 

Très internationalisé, le secteur des services, dominé par le secteur financier, est le plus important de l’économie sud-africaine. Le pays se développe autour de l’exploitation de ressources naturelles abondantes, tous les minerais sont présents et exploités par des entreprises internationales depuis des décennies. C’est un secteur très tourné vers l’export.

L’énergie est également un secteur porteur en pleine croissance : les énergies renouvelables sont favorisées au détriment des énergies fossiles (charbon), dont le pays est fortement dépendant. La mise en œuvre du plan énergétique en faveur des énergies renouvelables s’accélère et les capacités ont été relevées dernièrement de 1,6 GW. Trois entreprises françaises ont, par ailleurs, remporté 11 projets. La construction de bâtiments publics, résidentiels ou commerciaux font aussi l’objet de nouvelles dispositions / normes visant à améliorer l’efficacité énergétique et les économies d’énergies sur le bâti représentent un véritable enjeu. Là encore des entreprises françaises spécialisées sont positionnées pour proposer des technologies d’isolation et des solutions informatiques (automation). Des projets d’entretien de la centrale nucléaire et de développement de petites centrales sont également d’actualité.

Les infrastructures routières, ferroviaires et portuaires sont de bonne qualité, mais souffrent de sous-investissements et peinent donc à être maintenues. À noter, l’Afrique du Sud dispose d’un réseau de plus de 22 000 km de voies ferrées, soit le plus grand réseau du continent. Les derniers projets en date ont par ailleurs été réalisés par des entreprises françaises, voire internationales, conjointement avec des opérateurs locaux (Partenariats Publics Privés : Bouygues, RATP Dev, Alstom, Bombardier, Thales) engagés dans la construction du Train Rapide « le Gautrain » reliant Johannesburg, Pretoria à l’aéroport de Johannesburg. On note également la fabrication de 600 wagons transport passagers par Alstom et leur partenaire sud-africain pour l’opérateur ferroviaire local PRASA (Passenger Rail Agency of South Africa).

Quant au secteur automobile, il contribue au PIB à hauteur de 4,9% et le parc de véhicules passagers est estimé à 13 millions (fabriqués localement et importés). La présence de 7 constructeurs, sous-traitants et équipementiers mondiaux (plus de 500) est significative. À date, le secteur a attiré plusieurs millions d’euros et lors de la conférence sur les investissements de 2022, le secteur automobile a enregistré les plus grosses annonces pour un montant de 1,2 milliard d’euros au total, principalement de Ford (modernisation de son usine) et de BMW. Le groupe Stellantis confirme également un projet phare avec l’implantation d’une usine de dernière génération d’ici 2025 (investissement de 150 millions d’euros).

Le secteur des télécommunications est performant et connait une croissance rapide. Il dispose d’un réseau d’infrastructures les plus modernes du continent. En 2020, l’Afrique du Sud était le premier pays du continent à introduire l’utilisation de la 5G commerciale. La présence française se fait remarquer : Orange (4 structures : Business services, câbles, télédiffusion, service aux particuliers ), Trace (média, divertissement, mobile, radio, studios de production, formation en ligne), Canal+ Vivendi, Altos, Gemalto, Thalès, Eutelsat, Digital Virgo, Evina. Par effet induit, l’e-commerce devrait augmenter de plus de 25% d’ici la fin 2023 (après une croissance sans précédent en 2022).

L’agroalimentaire est également un secteur dynamique, en pleine croissance qui fait régulièrement l’objet de convoitise par les majors internationaux : PepsiCo lance une nouvelle ligne de production de céréales de petit déjeuner fin 2022. Nestlé, de la même façon investit 4 millions d’euros dans une unité de production de café en dosette. Quant à Lactalis, leurs investissements récents (7 millions d’euros) portent sur une nouvelle unité de séchage par évaporation de poudre de lait. Lors de la conférence sur les investissements de 2023, trois grands groupes sud-africains / internationaux déjà implantés se sont engagés à hauteur de 1 096 millions d’euros : Heineken, South African Breweries, RCL. Il va sans dire qu’avec la croissance rapide de la population et de la classe moyenne, la demande en biens de consommation sera appelée à augmenter.

Le secteur agricole sud-africain contribue à moins 3% du PIB mais il emploie plus de 12% de la population active et une bonne partie des terres du pays lui sont consacrés. Aujourd’hui, le pays est non seulement auto-suffisant dans la majeure partie des produits agricoles (notamment le maïs et le soja, les agrumes, les pommes, les poires et les myrtilles hors années de sécheresse) et en matière d’élevage (viande de bœuf), mais il est aussi exportateur net de produits alimentaires. De plus, l’Afrique est en 2022, le 8ème producteur mondial de vins, derrière l’Argentine et le Chili.

Le secteur de la santé n’est pas en reste avec la présence de laboratoires pharmaceutiques de renommée mondiale et de grands groupes d’hôpitaux internationalisés. Plus récemment, l’OMS a installé un centre de transfert technologique et de fabrication de vaccins (Covid, et les vaccins contre la tuberculose et le paludisme devraient y être fabriqués dans le futur) pour le continent.

D’une manière générale, les entreprises présentes en Afrique du Sud rayonnent également sur les pays de la région australe, démultipliant ainsi leur potentiel d’exportation.

 

OPPORTUNITES D'AFFAIRES POUR LES ENTREPRISES BRETONNES (NON EXHAUSTIVES)

 

Mines – IT

  • Le secteur continue de se moderniser. Les logiciels / applications en matière de gestion et de prévention des risques sont recherchés ainsi que toute autre technologie 4.0 permettant le passage au numérique du secteur industriel

Infrastructures – ferroviaire

  • La concession pour l’exploitation du train rapide arrivant à échéance en mars 2026, un appel d’offres pour son renouvellement (jusqu’à 2041) devrait être lancé d’ici février 2024.
  • Plusieurs contrats de signalisation détenus par Thales devraient également faire l’objet d’un appel d’offre à cette période.
  • L’extension de la ligne du train rapide, le Gautrain, et la construction de 19 gares sur la région Johannesburg-
  • Pretoria devraient également être lancées après les élections présidentielles de 2024.
  • La production de trains à l’hydrogène vert est également en discussion.

Infrastructure – transition énergétique

  • Le ministère des Travaux Publics et des Infrastructures sud-africain a annoncé le lancement d’un appel d’offres dans le cadre du plan national pour l’efficacité énergétique des bâtiments, la consommation d’eau et la gestion des déchets.

Automobile – Production de véhicules électriques

  • Une politique incitative pour le développement d’une filière de production de véhicules électriques devrait voir le jour début 2024.

Télécommunication – Internet et mobile

  • Le commerce via des applications mobiles est définitivement un marché d’avenir dans ce pays où le taux de pénétration internet est de plus de 72% et celui des smartphones avoisine les 180% (auprès des ménages).

Santé

  • Les segments suivants : appareils de diagnostics de maladies infectieuses, équipements d’imagerie, équipements de désinfection et de stérilisation, équipements spécialisés (oncologie, cardiologie, etc.), solutions de e-santé / télémédecine permettant d’accompagner la transformation digitale sont particulièrement prisés.

Agriculture

  • Les recherches portent actuellement sur la possibilité de trouver de nouvelles ressources en eau et leur potabilisation (dessalement, filtrage membranaire) pour faire face aux problèmes des eaux polluées par les mines.
  • L’Afrique du Sud mène une politique agricole basée sur l’industrialisation, le secteur est sans cesse à la recherche de solutions technologiques intelligentes, pour produire à moindre coût et de façon plus « verte » : serre, irrigation, entrepôts frigorifiques, drones
  • La France peut faire la différence sur de nombreux produits et équipements sur deux secteurs de prédilection : aviculture et élevage bovin principalement, et prospectivement : l’élevage porcin et l’aquaculture, en pleine croissance.

Agroalimentaire

  • Les produits d’épicerie fine (produits laitiers, charcuterie, condiments, sauces), plats préparés (recettes originales saines) et les boissons de type RTD (Ready to Drink) sont très demandés par la classe émergente qui dispose d’un fort pouvoir d’achat et souhaite se démarquer des habitudes de consommation traditionnelles sud-africaines.

PRATIQUES DES AFFAIRES

 

Dans le cadre des pratiques commerciales, lorsque l’on souhaite travailler avec l’Afrique du Sud, sur quoi doit-on être vigilant ?

Les pratiques commerciales sud-africaines sont similaires à celles en usage en Europe.

La maîtrise de l’anglais est une condition indispensable pour mener à bien les affaires. Les contrats, brochures, cartes de visite et la correspondance se doit être en anglais, la principale langue de travail. Les versions électroniques sont à privilégier.

Les déplacements sont recommandés pour se faire connaître auprès des acteurs locaux. Les Sud-Africains accordent, en effet une grande importance au contact direct.

Le rendez-vous est autant que possible un moment de convivialité plutôt que formel : il est l’occasion d’un petit-déjeuner ou déjeuner pour aborder des sujets professionnels.

Très important, le contact post-rendez-vous doit être entretenu par des visites régulières, des participations à des salons, voire des invitations en France.

 

Comment les Français sont-ils perçus en Afrique du Sud, et à fortiori, les Bretons ?

Aux yeux des Sud-Africains, le Français véhicule surtout une image de qualité et de sophistication. La France est connue en Afrique du Sud pour sa gastronomie, ses produits du terroir, le Champagne et le cognac, la mode, le parfum et bien d’autres produits de luxe. Les Bretons ne sont pas perçus différemment par les Sud-africains. Pour eux, il n’y a qu’une seule France. Les récents déplacements des Sud-Africains en France pendant la coupe du monde de rugby ont toutefois permis de mettre en valeur différentes régions.

 

FORCES ET FAIBLESSES DE L'AFRIQUE DU SUD

Forces Faiblesses
  • L’Afrique du Sud occupe une place de choix sur la scène internationale et est reconnue comme pays à fort potentiel économique.
  • C’est un pays magnifique qui offre un environnement des affaires et un cadre juridique favorables aux investissements et aux exportations.
  • C’est un tremplin vers les pays d’Afrique australe ou d’Afrique subsaharienne.
  • La monnaie dévaluée par rapport à l’euro ou au dollar favorise l’implantation d’entreprises internationales.
  • La fiscalité est correcte. Les coûts d’approche d’une entreprise étrangère sont très compétitifs comparé au potentiel du marché.
  • Le pays a négocié avec l’Union Européenne (et avec d’autres pays) un accord de libre-échange permettant l’application de tarifs douaniers préférentiels.
  • Le gouvernement sud-africain peine à rétablir la confiance au niveau international suite aux différents scandales de corruption pendant l’ère Zuma.
  • Le pays n’est pas à l’abri d’une dégradation de sa note souveraine.
  • Les importations de biens et services sont renchéries du fait du cours du rand dévalué par rapport à l’euro et au dollar.
  • La volatilité de la monnaie sud-africaine peut influer sur les niveaux de prix des produits et services importés.
  • La lenteur des procédures administratives peut décourager les investisseurs étrangers et les importateurs.
  • L’insécurité (certes exagérée par les médias étrangers) reste le talon d’Achille de l’Afrique du Sud.