Mis à jour le 24/09/2025

 / 

Ce contenu est obsolète. Dans un souci constant de pertinence et de qualité, BCI choisit de mettre en ligne des informations récentes. Nous vous invitons à formuler une nouvelle requête dans la barre de recherche du site de BCI.

En 2015, la consommation de viande blanche est d’environ 18,000 tonnes, dont environ 9,000 tonnes sont produites en Mauritanie. La moitié des besoins est donc importée.

Pour répondre à la hausse de la demande, notamment générée par la croissance démographique et la substitution de plus en plus importante de la viande rouge par la viande blanche, la filière connaît une forte croissance qui devrait perdurer.

L’élevage avicole

Il existe principalement 2 types d’élevage en Mauritanie. En 2015, l’effectif du cheptel était estimé entre 4,5 et 5 millions de poulets.

 

L’élevage traditionnel

 

L’élevage traditionnel est surtout répandu dans les zones rurales en zone sahélienne.

Ces petits élevages familiaux sont constitués de 10 à 50 têtes et exploitent des races locales rustiques. La productivité y est faible et le taux de mortalité élevé, due à des pratiques d’élevage rudimentaires.

La production est surtout destinée à l’autoconsommation mais satisfait tout de même une partie de la demande locale.

Au vu de l’importance de l’élevage traditionnel qui fournit environ 52% de l’offre avicole et de son potentiel, celui-ci n’est pas suffisamment valorisé et doit faire face à des difficultés persistantes :

  • Maladies : Newcastle, variole aviaire, parasitoses internes et externes
  • Ravages provoqués par les prédateurs (ratels, rats palmistes, chats)
  • Faibles capacités techniques des producteurs
  • Habitats rudimentaires qui ne permettent pas de lutter contre le stress thermique de la saison sèche chaude.

 

L’élevage semi-industriel

 

Une centaine de poulaillers de type semi-intensifs et complexes sont opérationnels, notamment à Nouakchott (environ 60) et dans quelques grandes villes (Rosso, Nouadhibou, Kaédi, Kiffa, Timbédra). Ils produisent principalement des poulets de chair. Ils alimentent 48% du marché national, notamment le marché urbain. Ce type d’élevage est constitué de 1,500 à 10,000 têtes (5,000 en moyenne). Ils sont détenus et gérés par des organisations de producteurs ruraux (coopératives, unions) ou des opérateurs privés. L’élevage de poules pondeuses pour la production d’œufs de consommation reste marginal.

Ces élevages bénéficient d’un logement spécifique, d’un apport conséquent en aliment et eau, de mesures sanitaires et de soins et suivi médicaux.

Ils rencontrent néanmoins des difficultés et contraintes :

  • Faible niveau technique de la plupart des producteurs
  • Forte dépendance en matière d’intrants : poussins, alimentation, matériel
  • Coûts de production élevés

Néanmoins, la filière a bénéficié d’investissements importants ces dernières années :

  • Grand Complexe Avicole (GCA) de Mauritanie avec couvoir, ferme de parentaux et de poules pondeuses, unité de fabrication d’aliments volaille et bétail.
  • Couvoir du groupe Wekah (Maroc)
  • Couvoir du groupe Oukahha (Maroc)
  • Eddik a racheté un couvoir en Mauritanie

En 2015 (dernières données chiffrées trouvées), la capacité potentielle était de 510,000 poussins d’un jour par semaine et la production effective était de 110,000 poussins par semaine.

Quant à la production d’œufs, la production traditionnelle est estimée à 5 millions d’œufs par an et les importations s’élèvent à 10 millions d’œufs par an.

Les importations

La faible productivité et les difficultés que rencontrent la filière avicole locale font face aux prix compétitifs des produits avicoles importés (poulets du Brésil, cuisses de poulets congelées d’Europe).

Le manque de compétitivité de la filière locale vient aussi du fait que la Mauritanie est fortement dépendante des importations sur toute la chaîne de production : poussins, œufs à couver, aliments, médicaments vétérinaires, matériel d’élevage.

60% de l’alimentation utilisée par le secteur avicole proviennent du maïs, qui est importé.

En 2014, 28,5 millions de tonnes d’aliments pour volaille ont été importées.

Soutien de la filière avicole

Pendant longtemps, la filière avicole a été mise de côté par les politiques du gouvernement. Elle n’a bénéficié d’aucune structure d’appui et n’a eu que peu de relations avec d’autres acteurs des filières avicoles régionales.

Ce n’est qu’à partir de 2007 que le programme de lutte contre la maladie de Newcastle est mis en œuvre mais les budgets et ressources humaines disponibles ont toujours été insuffisants. La maladie est d’ailleurs toujours présente en milieu rural et décourage les ménages à élever des poules.

Désormais considérée comme filière porteuse, le Programme de Lutte contre la Pauvreté par l’Appui aux Filières (ProLPRAF 2011-2016) financé par le Fonds International pour le Développement Agricole, a été le premier programme à prendre en considération la filière avicole. Sous l’impulsion de ce programme, l’aviculture a connu un regain de dynamisme. Une cinquantaine de nouveaux poulaillers d’une capacité de 500-1000 têtes ont été construits, équipés et dotés en poussins d’un jour (soit une 1ère vague de 22 000 poussins), en intrants vétérinaires, aliments de volaille et matériels divers.

Depuis, la filière est aussi soutenue dans le cadre de la Stratégie de Développement du Secteur Rural (SDSR). Elle bénéficie également du soutien d’organismes internationaux comme la Banque Mondiale et de co-financements de l’Agence française ADEPTA et de l’Arabie Saoudite notamment.

Cependant, le soutien reste insuffisant et la filière rencontre des difficultés notamment à cause de :

  • Services en appui-conseil insuffisants et peu efficaces
  • Services financiers adaptés insuffisants

Institutions de recherche peu portées sur les priorités de l’aviculture et les problèmes concrets des producteurs.

Les acteurs de la filière avicole

Les acteurs sont très peu organisés et coordonnés entre eux.

 

Les producteurs (élevage semi-industriel)

 

  • Gros producteurs : 500 – 8000 poulets / semaine
  • Petits producteurs : 100 – 500 poulets / 45 jours

Comme indiqué ci-dessus, ils sont souvent installés en zones urbaines ou dans leur périphérie.

Difficulté majeure : ces producteurs s’approvisionnent en même temps auprès des couvoirs pour les poussins d’un jour et des usines de fabrication d’aliment. Les dates d’entrée des poussins et de sorties des poulets sont les mêmes, ce qui provoque une saturation du marché à ces moments.

 

Les revendeurs

 

Les volailles provenant des élevages de poulets de chair sont découpées et préparées par des revendeurs dans des tueries artisanales intégrées à des points de vente en périphérie de Nouakchott ou sur des marchés.

Difficulté majeure : le déficit de techniques de découpe et de conditionnement ne permet pas d’obtenir des poulets de qualité suffisante pour concurrencer le poulet importé distribué sur les marchés urbains plus exigeants mais aussi dans les supermarchés, épicerie et boutiques de quartier.

 

Les transformateurs primaires et industriels

 

Inexistence d’unités industrielles de transformation et manque d’infrastructures telles que des abattoirs et chambres froides.

 

Les fournisseurs

 

  • Les fournisseurs de poussins : 3 couvoirs importent des œufs à couver du Maroc, du Brésil et des Pays-Bas et produisent environ 90 000 poussins / semaine, bien en deçà de leur capacité de 500 000 poussins par semaine.
    • Oukahha : 60 000 poussins / semaine
    • ElBaraka : 19 000 poussins / semaine
    • GCA : 10 000 poussins / semaine
  • Les fournisseurs d’aliments produisent environ 15 000 tonnes d’aliments pour l’élevage par an :
  • Les fournisseurs de médicaments et de matériels d’élevage : une douzaine de structures dans le pays, notamment dans les principaux centres urbains.

 

Groupement National des Aviculteurs de Mauritanie (GNAM)

 

Le GNAM regroupe tous les producteurs avicoles, notamment les aviculteurs du secteur semi-industriel.

Son rôle :

  • Défendre les intérêts communs de l’ensemble des professionnels de la filière
  • Promouvoir la consommation des produits avicoles
  • Rechercher une plus grande compétitivité, notamment par une meilleure maîtrise des coûts
  • Formation des aviculteurs
  • Structuration de la filière et organisation des interprofessions pour accompagner les éleveurs dans leur développement
  • Modernisation de la filière dans le but de satisfaire les besoins en viande et en œufs de la population
  • Faciliter l’accès au crédit adapté

Le GNAM est cependant davantage centré sur des missions de représentation et de recherche de financements et est moins tourné vers les activités de service auprès de ses membres.

Il existe aussi quelques coopératives qui se consacrent à l’aviculture dans les zones rurales et quelques associations / organisations de producteurs avicoles.

 

Source :

Etude sur les filières avicole, lait et dattes en Mauritanie, 2017, Direction Générale de Promotion du Secteur Privé (DGPSP)