Mis à jour le 24/09/2025

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Face aux enjeux que soulèvent les pollutions imputées aux plastiques, les avis divergent entre recyclages et déconsommation.

Malgré les législations en vigueur, la production de déchets a augmenté en flèche au cours de la décennie passée, en particulier dans le contexte post-pandémique. Tandis que les observateurs pointent que les taux de recyclage restent trop faibles, de même que la qualité des recyclats, l’efficacité des systèmes mécaniques de collecte et de traitement des déchets est questionnée tandis que se profile une potentielle application du principe pollueur-payeur pour davantage de secteurs.

Alors que les filières de la métallurgie sont reconnues pour leur capacité à recycler plus de 90% de leurs productions, la pollution plastique est particulièrement devenue une préoccupation majeure à l’échelle mondiale. L’économie circulaire étant de plus en plus considérée comme un moyen clé de soutenir le développement durable, il est jugé impératif de viser une utilisation plus optimale des ressources plastiques. Partie intégrante des modèles circulaires, le commerce des déchets fait également partie des solutions étudiées. Caractérisée par des schémas de commerces transfrontaliers de plus en plus complexes et une chaîne de valeur d’ores et déjà très mondialisée, la gestion des déchets plastiques pourrait donc rapidement mener à des évolutions dans le commerce international du recyclage.

Après 20 ans de mouvements des déchets plastiques des pays à haut revenu vers les pays en développement et suite à la fermeture des frontières chinoises, les flux vers d’autres directions deviennent significatifs. Les observateurs n’ont d’ailleurs pas manqué de pointer que les USA sont récemment devenus pour la 1ère fois importateurs nets de déchets plastiques. Cette inversion de la dynamique serait avant tout imputable à une multiplication des annonces de futures usines de recyclage chimique sur le sol américain par les acteurs de la pétrochimie (Dow, TotalEnergies), ce qui a fait grimper la demande intérieure de déchets mixtes destinés à être reconvertis. Des annonces similaires se démultiplient ailleurs dans le monde:

  • en Europe (Eastman, LyondellBasell, Versalis, Solvay, Borealis, Sabic/BASF),
  • au Japon (Sumitomo),
  • en Corée du Sud (LG Chem, Technip Energies, SK Innovation),
  • en Chine (Covestro),
  • à Singapour (Mitsui Chemicals/ Shell)…

Considérées par certains comme la meilleure manière de résoudre les problèmes que soulèvent les déchets plastiques, les diverses technologies de recyclage chimique (purification, dépolymérisation, conversion thermique) sont donc scrutées par la chimie et d’autres secteurs connexes pour leur capacité à produire à partir de déchets hautement contaminés des plastiques de qualité vierge, que ce soit au stade des monomères ou des polymères.

Les ONGs mobilisées contre les impacts néfastes des plastiques sont toutefois peu convaincues et critiquent le recyclage chimique comme une nouvelle forme d’incinération et crient au “greenwashing”.

 

 

Chiffres clés

 

  • La valeur des exportations mondiales a rebondi de +24% entre 2020 et 2021, pour un TCAC 2017-2021 de -10%.
  • De très loin 1er importateur en 2017 avec ~65% des importations en valeur, la Chine est passée à 0% en 2021.
  • En 5 ans, les USA sont passés de 2e à 1er importateur avec un TCAC 2017-2020 de +10%.
  • L’UE-27 représente ~50% des exportations mondiales en valeur et 46% des importations.
  • 7e exportateur, la France pèse ~4% des échanges mondiaux.

 

Top 5 des fournisseurs et Top 5 des clients mondiaux

 

 

 

Évolution des échanges trimestriels français face à l’offre et à la demande mondiales depuis 2017