Mis à jour le 24/09/2025

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Si le bilan des emballages cartons et papiers semble plutôt positif pour 2022, les industriels restent prudents face aux tensions qui se profilent et convergent vers une “polycrise”.

Au printemps 2023, l’Union française des industries des cartons, papiers et celluloses a notamment pointé la situation de polycrise que traverserait l’activité papetière française.

Intriquées, les pressions inflationnistes sur le pouvoir d’achat des ménages, la hausse inédite des coûts des matières premières (bois, chimie) et l’envolée des prix de l’énergie pénalisent la compétitivité de l’industrie face à la concurrence internationale. Le secteur a été contraint d’imputer des hausses de prix à la vente sur toutes les familles de papiers et cartons du fait de la hausse « vertigineuse » des coûts de l’énergie et des matières premières, tout en subissant un net ralentissement dans ses carnets de commande fin 2022, ce qui augmente l’incertitude pour 2023. La Copacel signale que seul le marché des papiers et cartons à recycler a été épargné par ces hausses généralisées. Si les tendances de fond sont jugées porteuses, en particulier la substitution des emballages plastiques, de plus en plus contraints sous l’effet conjoint des réglementations et de l’opinion publique (cf. page 33), le contexte de récession devrait peser sur les moteurs de la consommation papetière.

L’industrie s’inquiète par ailleurs de l’exacerbation des conflits d’usage entre la biomasse énergie, dont l’offre et la demande sont en tensions, et les secteurs clients pour les matières premières ligneuses transformées et valorisées. D’autant plus que l’Union européenne n’exclut pas d’adopter rapidement de nouvelles approches « en cascade » pour mieux prioriser les applications matérielles de la biomasse. Or les professionnels doivent d’ores et déjà s’adapter rapidement aux impératifs de transparence et de traçabilité qu’exigera le nouveau règlement européen visant à interdire la commercialisation de produits contribuant à la déforestation ou à la dégradation forestière.

Récemment adopté par la Commission après d’âpres négociations, ce règlement devrait devenir opposable aux entreprises d’ici fin 2024 (mi-2025 pour les PME). La Commission européenne a par ailleurs publié une autre proposition de règlement concernant les emballages et les déchets d’emballages, avec un accent plus particulièrement porté sur la circularité et les complémentarités entre réemploi et recyclage.

Si les emballages papiers et cartons semblent bien positionnés sur ces questions au vu des logiques de collectes, traitements et réemplois mises en place de longue date, ils restent dans le viseur de la société civile pour ce qui relève de la gestion des ressources forestières et des allégations environnementales associées. Plusieurs investigations médiatisées ont ainsi placé les allégations et certifications environnementales des produits papetiers sous les feux des projecteurs ces derniers mois.

 

 

Chiffres clés

 

  • Entre 2021 et 2022, la valeur des importations bretonnes a grimpé de +25% contre +17% pour les exportations.
  • Les importations bretonnes dépendent à ~85% d’un Top 5 fournisseurs dont la composition est restée très stable jusqu’en 2022.
  • Progressant chaque année, la Chine s’est hissée du rang de 9e fournisseur en 2018 à 4e en 2022, avec une hausse de +55% en valeur pour les importations entre 2020 et 2021, et un TCAC 2018-2022 de +22%.

 

 

Top 5 des clients et Top 5 des fournisseurs de la Bretagne

 

 

 

Évolution des échanges trimestriels bretons face à l’offre et à la demande mondiales depuis 2018